La police espagnole a arrêté lundi à Lasarte au nord de l'Espagne un ex-chef de l'ETA impliqué dans l'attentat le plus sanguinaire de l'organisation séparatiste basque et dont la libération en décembre avait provoqué l'indignation de victimes.
Des agents de la police nationale et de la Garde civile ont arrêté lundi Santiago Arrospide Sarasola alias "Santi Potros" à Lasarte au Pays basque espagnol indique le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
Le juge Fernando Andreu de l'Audience nationale à Madrid, spécialisée notamment dans les affaires de terrorisme, avait ordonné vendredi l'arrestation de cet ex-chef de l'appareil militaire de l'ETA, qu'il accuse d'avoir participé à un attentat commis en 1987 ayant fait un mort et à une tentative d'assassinat l'année précédente.
Arrêté en France en 1987, Santi Potros avait été extradé vers l'Espagne en 2000. A l'époque, la France n'avait pas retenu les charges liées à ces deux dossiers dans son avis d'extradition, ce qui empêchait la justice espagnole de le juger pour ces faits.
Santi Potros avait en revanche pu être jugé puis condamné en Espagne pour sa participation à d'autres attentats de l'ETA, dont le plus sanguinaire, contre un supermarché Hipercor de Barcelone, qui avait fait 21 morts le 19 juin 1987.
Alors qu'il devait en principe rester en prison jusqu'en 2030, Santi Potros avait été libéré le 4 décembre suite à la prise en compte de ses 13 années d'incarcération en France.
Dénoncé par les victimes de l'ETA se disant "humiliées", ce nouveau calcul, fondé sur des préconisations de l'Union européenne tendant à la prise en compte de peines purgées dans d'autres pays, a aussi entraîné la libération de plusieurs autres membres de l'ETA ces dernières semaines.
Quarante-cinq jours après sa libération, explique le juge Andreu dans deux arrêts datés de vendredi, la justice peut désormais ordonner "l'arrestation et les poursuites" contre Santi Potros pour les deux dossiers qui n'avaient pas été retenus par la justice française lors de son extradition.
La détention de Santi Potros intervient alors que samedi plus de 10.000 personnes ont défilé à Saint-Sébastien, pour dénoncer l'arrestation de 16 personnes accusées d'appartenir à l'ETA, dont 12 avocats, et clamer leur volonté d'une "paix" au Pays basque.
Accusée d'avoir tué 829 personnes, l'ETA a renoncé à la violence en octobre 2011 mais refuse de se dissoudre sans négociation, notamment
sur l'avenir de ses prisonniers.