L’association Ainhoa Beti dénonce la trop grande circulation dans le bourg de cette petite commune basque des Pyrénées-Atlantiques, et le projet de déviation du village. Elle s'appuie sur une analyse de l’air qui révèle une pollution très élevée aux particules fines, autant qu'en région parisienne.
En journée, le flux des voitures et des camions est incessant dans le bourg de Ainhoa. Entre 6 000 et 9 000 véhicules selon un comptage opéré par l'association Ainhoa Beti.
Pollution jugée inquiétante
Ainhoa Beti a tenu une conférence de presse le 24 septembre pour présenter les niveaux de pollution aux particules fines mesurés aux abords de la route qui traverse le village. Un capteur a été installé dans la rue principale du village entre décembre 2021 et septembre 2022.
Sur 200 jours de mesures de l'air, on a 55 jours de dépassement par rapport au seuil autorisé par jour pour les particules fines qui est deux fois au-dessus des recommandations de l'OMS.
Tony Renussi, association RespireFrance 3 Euskal Herri
"Donc on a des niveaux de dépassements qui sont similaires à ce que l'on peut voir dans l'agglomération parisienne", constate Tony Renucci de l'association Respire qui a effectué l'étude interrogé par Emmanuel Clerc et Fabien Cordier, journaliste de France 3 Euskal Herri le 24 septembre. L'association n'a pas précisé à quelle commune d'Ile-de-France elle se référait.
L'association citoyenne Beti a fait réaliser une étude par le réseau national Respire. Les résultats sont alarmants :
- 55 jours de dépassement du seuil de 15 μg/m3 sur 246 jours mesurés
- une moyenne de concentrations 2 fois au dessus du seuil OMS de 5 μg/m3
- des pics à 30, voire 51 μg/m3, soit autant qu’en agglomération parisienne
"Nous soutenons le projet de contournement par la route du barrage déjà existante, proposé par l’association Ainhoa Beti", indique le réseau Respire sur son site.
Projet de déviation
Le département des Pyrénées-Atlantiques travaille sur un projet de déviation de la commune estimé à 11 millions d'euros et qui devrait voir le jour d'ici à 2026. " Nous avons fait des comptage et consulté la population qui a choisi le fuseau ouest sur trois scénarios proposés, une grande majorité est favorable à ce contournement et aussi à des aménagements dans le village pour permettre que Ainhoa soit pacifiée", explique Philippe Echeverria, conseiller départemental délégué aux infrastructures.
Mais pour les militants de l'association Ainhoa Beti, il faut obliger les véhicules qui vont majoritairement vers Dancharia à utiliser des itinéraires différents qui mènent à Saint-Pée-sur-Nivelle, même si cela rallonge le trajet. " C'est juste 3,6 km de plus, ce n'est pas insurmontable, cela fait 2 minutes 43 de plus".
L'association Aihnoa Beti s'attaque aussi à la spéculation financière dans le Pays basque.