Les directeurs d'Etablissements d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes préviennent : la situation est devenue intenable pour les personnels et les résidents. Ils demandent des moyens supplémentaires immédiats et dénoncent les nombreux reports de la loi Grand Age et Autonomie.
Une centaine de personnes s'est rassemblée devant l'Ehpad du Maharin à Anglet cet après-midi.
Derrière la banderolle "solidarité grand âge, état d'urgence", ils sont partis manifester dans les rues de la ville jusqu'à la permanence de la députée Modem Florence Lasserre, dénonçant l'immobilisme du gouvernement face à une situation devenue intenable.
Les dirigeants d'Ehpad évoquent une "exaspération des équipes, des personnes âgées et des familles".
La fédération nationale des associations de directeurs d'établissements et services pour personnes âgées a lancé une campagne à relayer sur les réseaux sociaux pour interpeller le gouvernement.
"Stop au bla bla, faites notre loi !" vise à inonder facebook, twitter et linkedin de messages d'alertes.
Anaïs et Christine aimeraient bien avoir plus de temps auprès d'Andrée. Mais sans loi #grandAge, pas de recrutement supplémentaire possible.
— FNADEPA (@fnadepa) January 28, 2020
❗@agnesbuzyn Stop au bla bla, #FaitesNotreLoi !
#vieillissement #seniors #ehpad #saad pic.twitter.com/docHr3mqKy
Alice et Henri, résidents en Ehpad, s'impatientent. Ils attendent une loi #GrandAge à la hauteur de leurs attentes et de celles des équipes qui les accompagnent.
— FNADEPA (@fnadepa) January 26, 2020
Maintenant, pas en 2025.
❗️Stop au bla bla, #FaitesNotreLoi@agnesbuzyn
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La fédération a également décidé de saisir les élus locaux et nationaux, ainsi que les Agences Régionales de Santé.
Une loi qui se fait attendre
La loi Grand Age et Autonomie promise par le gouvernement en 2018 n'est toujours pas à l'ordre du jour.
Elle devait être présentée avant la fin 2019 mais le premier ministre a annoncé qu'elle ne serait pas étudiée avant l'été prochain.
"Pourtant de nombreux rapports se succèdent depuis deux ans" observent les responsables de la FNADEPA.
Des rapports qui préconisent "des mesures concrètes, chiffrées et pertinentes" et"posent des jalons pour une loi enfin ambitieuse".
"Mais de loi, toujours pas ! D’autres dossiers sociaux majeurs — les gilets jaunes, la réforme des retraites — passent devant le grand âge" regrettent-ils.
Personnels à bout
Avec le maintien à domicile des séniors de plus en plus tard, les salariés des Ehpad observent un changement dans la population accueillie.
Les résidents sont plus âgés et très dépendants, certains souffrant de handicaps physiques ou de troubles psychiques.
Les soins dont ils ont besoin nécessite une présence plus longue à leurs côtés et une formation adequate.
"On a 10 minutes pour faire une toilette, lever, préparer, habiller et mettre en fauteuil une personne parfois lourde à déplacer" témoigne une aide-soignante. "A l'école on en avait 40".
Dans certains établissement, on ne compte qu'un seul soignant pour neuf résidents. Il faudrait réduire ce rapport à un sur trois préconisent les professionnels qui réclament des moyens et des embauches.
"Les difficultés du secteur s’accentuent et l’exaspération augmente" prévient la FNADEPA qui rappelle qu'elle "tire la sonnette d’alarme de longue date".
"Manque de personnels, difficultés et épuisement des équipes, contraintes budgétaires et réglementaires : le secteur ne peut plus attendre".
A venir, le reportage à Anglet avec les manifestants des Ehpad du BAB.