L'ex-chef de l'appareil militare de l'ETA,Juan Ibon Fernandez Iradi, agé de 42 ans qui s'était évadé du commissariat de Bayonne et interpellé à Urt en décembre 2012, actuellement en détention à Lannemezan a obtenu deux expertises jugeant son état de santé incompatible à rester en prison.
Son avocate Me Maritxu Paulus Basurco a déclaré lors d'un point presse à Bayonne
:Nous avons saisi le Tribunal d'application des peines de Paris (en mars 2013) pour une demande de suspension de peine, car l'état de Juan Ibon Fernandez Iradi, atteint d'une sclérose en plaques, est durablement incompatible avec sa détention"
Il revient désormais à la chambre d'application des peines de se prononcer, à l'issue d'un débat contradictoire, a-t-elle précisé en espérant qu'une décision pourrait intervenir dès le mois d'avril.
En cas de suspension de sa peine, Juan Ibon Fernandez Iradi ne sera pas judiciairement "remis en liberté" puisque le juge devrait assortir la suspension "d'une série de mesures comme le port d'un bracelet électronique", a-t-elle indiqué en précisant que "Susper" serait examiné tous les six mois par un médecin mandaté par la justice.
"Susper", actuellement détenu à la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), a été condamné à 30 ans de réclusion par deux cours d'assises spéciales en 2008 et en 2009 pour avoir tiré sur un gendarme en 2001 dans le Sud-Ouest de la France, et notamment en tant qu'ex-chef militaire de l'organisation séparatiste basque ETA. En juin 2013, la cour d'appel de Pau s' est déclarée favorable à une remise à l'Espagne de M. Fernandez Iradi lorsqu'il aurait purgé sa peine de 30 ans en France.
M. Fernandez Iradi est incarcéré depuis dix ans et sa maladie s'est déclarée en 2011 alors qu'il se trouvait provisoirement en Espagne pour être entendu par la justice. "Ce n'est qu'en 2012, alors qu'il avait été transféré en France à Lannemezan, que le diagnostic a été posé. Il a subi un long calvaire", a affirmé son avocate.
Samedi, une manifestation en soutien à M. Fernandez est prévue, en marge d'undéplacement de la ministre de la Justice Christiane Taubira à Bayonne, dans le cadre d'un atelier citoyen sur la justice.