Plusieurs centaines de réfugiés venus d'Afrique sont bloqués au Pays basque espagnols. Ils tentent de franchir la frontière française où ils sont refoulés. Inquiétude à Irun face à un afflux soudain à gérer. Et colère d'un collectif de soutien à Bayonne qui dénonce l'attitude de l'Etat français.
Depuis deux ans, le Pays basque est l'une des principales routes des réfugiés venus d'Afrique vers l'Europe du Nord.
Via la Méditerranée puis l'Espagne, ces migrants clandestins tentent leur chance par les Pyrénées après que l'Italie et la Turquie ont verrouillé leurs frontières.
Ces dernières semaines, le nombre de réfugiés transitant par le Pays basque a soudainement augmenté.
A Irun, les autorités locales basques et des associations se mobilisent pour les accueillir temporairement.
Des clandestins livrés à eux-mêmes
A Irun, dernière étape en Espagne avant la frontière française, plusieurs centaines de réfugiés sont arrivés en quelques jours.
Pour la plupart ils sont jeunes et originaires de pays africains francophones. Ils étaient auparavant bloqués dans les îles Canaries explique l'un d'entre-eux :
Dans mon pays, (la Guinée-Conakry, ça ne va pas. Raison pour laquelle je suis là aujourd'hui, à essayer corps et âme de passer la frontière
Les associations caritatives et les autorités locales, en partenariat avec le gouvernement basque, se retrouvent à devoir renforcer leurs moyens pour accueillir provisoirement ces réfugiés dans des centres gérés par la Croix Rouge.
Une situation qui alarme le maire d'Irun :
Nous sommes préoccupés car les migrants arrivent en nombre. Et au même moment, la police française bloque la frontière, refoule les personnes qui tentent de la franchir. Nous risquons de connaître une forte concentration de migrants dans notre ville.
Situation de blocage inadmissible selon un collectif de soutien
A Bayonne, les jeunes migrants qui réussissent à franchir malgré tout la frontière ne passent plus par les centres d'accueil, expliquent les membres d'un collectif de soutien. Ils ont peur de se faire interpeller par la police dans des bus ou à la gare.
Un collectif qui dénonce, par ailleurs, le choix de la France de refouler ces clandestins à la frontière franco-espagnole.
On assiste à la pratique récurrente du refoulement. C'est un fait international illicite. C'est à dire que l'administration qui décide de refouler une personne, peu importe qui, engage la responsabilité de l'Etat. C'est inacceptable.
Des réseaux de passeurs démantelés
Si les réfugiés clandestins mobilisent régulièrement les associations du pays basque, ils attirent aussi des passeurs avides d'argent.
Ainsi l'été dernier, deux réseaux de passeurs ont été démantelés en Espagne. Ils auraient fait transiter plusieurs centaines de migrants clandestins vers la France par Irun et Bayonne.
Chaque clandestin devait débourser 200 euros pour espérer franchir sans encombre la frontière franco-espagnole.
Une simple étape sur un parcours de plusieurs milliers de kilomètres pour certains.