"Je ne peux pas continuer dans ce climat de menaces et d'insultes." Une maire du Pays basque démissionne après 18 ans de mandat

La démission de la maire de la commune de Briscous a été remise au préfet des Pyrénées-Atlantiques ce lundi 18 mars à l'issue du conseil municipal. Elle intervient dans un contexte de tension concernant l'installation d'une école ikastola sur des terrains communaux.

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"Ça fait dix-huit ans que je suis élue, donc je pense que j'ai assez donné pour la commune. Finir dans ces conditions, vraiment ça me désole." La décision sonne comme un coup de tonnerre lors du conseil municipal de la commune basque de Briscous ce lundi 18 mars. La maire sortante, Fabienne Ayensa, annonce sa démission "après la stupéfaction et l'indignation liée aux derniers évènements", dans un contexte de tension lié à l'installation d'une école immersive basque sur des terrains communaux.

"Difficile d'être sous pression tout le temps"

Car les tensions vont crescendo. La semaine passée, un cercueil symbolisant la mort de la langue basque avait été retrouvé devant la mairie. Un acte qui avait été vécu comme une tentative d'intimidation par les élus. "À un moment donné, on ne peut pas tout cautionner, je ne peux pas continuer de travailler dans ce climat de menaces, d'insultes et de calomnies', insistait l'édile Fabienne Ayensa, victime il y a quelques mois d'un AVC.

C'est très difficile d'être sous pression tout le temps.

Fabienne Ayensa

maire sortante de Briscous

 

 Une école immersive sommée de quitter la commune

Cette situation résulte de l'incertitude quant à l'installation de l'Ikastola, l'école immersive basque sur des terrains communaux. En décembre dernier, la mairie avait demandé à l'école associative, installée depuis dix ans dans des préfabriqués faute de permis de construire, de quitter les lieux d'ici le mois de juillet.

"L'ikastola incarne la diversité qui enrichit notre commune et offre aux enfants la possibilité d'apprendre dans un environnement qui valorise leur identité", notait un élu lors du conseil municipal, tout en "condamnant fermement les agissements et la manière de communiquer" de Sehaska, la fédération des écoles immersives.

"C'était le devoir de tout parent d'essayer d'assurer un avenir à ses enfants. Donc effectivement nous tout ce qu'on a fait, on l'a fait dans notre âme et conscience", réagissait Julen Jauregi,  ancien co-président de la Seheska,.

Prolongation du bail d'un an

Pour apaiser les tensions, les élus ont voté l'autorisation de la prolongation du bail d'un an de l'installation de l'ikastola, "en attendant de trouver un terrain adapté sur lequel l'école pourra définitivement s'installer".
Pour les parents d'élèves, cette décision "est un premier pas en faveur de l'Ikastola"."Mais ce n'est qu'une année de plus pendant laquelle on va encore discuter avec la mairie pour rechercher un terrain et emmener ensemble un projet de terrain en dur pour [l'école immersive]", tempère Cyril Fesquine, parent d'élève et co-président de la Seheska.

"On a nos 51 enfants à préserver, à faire avancer, ajoutait Julen Jauregi parent et ancien co-président. Ça fait des années qu'on essaie de dialoguer, on fait des centaines de réunions pour trouver des solutions, c'est pesant pour tout le monde." 

Les parents d'élèves attendent désormais de connaître les modalités de la convention. La démission de la maire sortante a été envoyée au préfet des Pyrénées-Atlantiques, qui dispose de deux mois pour l'accepter. De nouvelles élections municipales devraient avoir lieu bientôt.

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