La mort du "chauffeur de bus de Bayonne", tué en juillet par des passagers avait ému la France entière. Son épouse, Véronique Monguillot, a lancé une association pour que de tels faits ne se reproduisent plus jamais.
Elle l'avait promis à son époux sur son lit de mort : au-delà du procès, il y aurait un combat. Six mois après l'agression mortelle dont a été victime Philippe Monguillot, chauffeur de bus à Bayonne, son épouse, Véronique Monguillot a lancé une association qui porte son nom.
C'est une association pour tous les chauffeurs de bus, sur le territoire national. On veut se battre pour eux, pour que les choses avancent et qu'ils puissent aller au travail sans avoir un nœud au ventre. Parce que je sais qu'aujourd'hui, il y en a beaucoup qui vont au travail à reculons. Ce n'est pas normal de vivre comme ça.
Tué par des passagers
Le 5 juillet 2020, Philippe Monguillot, 59 ans, est pris à partie par des passagers. Le ton monte, des coups partent. Le chauffeur de bus s'écroule quelques instants plus tard, en état de mort cérébrale. Le parquet de Bayonne dénoncera une "agression d'une extrême violence". Quelques jours plus tard, le quinquagénaire s'éteignait. La violence de son agression et son décès ont marqué la France entière. Plus de 6 000 personnes ont participé à la marche blanche en sa mémoire.
Exiger plus de sécurité pour les chauffeurs
L'association Philippe Montguillot a pour but d'aider les chauffeurs victimes d'agression, physique ou verbale. "Nous voulons pouvoir nous constituer partie civile pour tous les procès éventuels, nous voulons que ces gens-là se sentent aidés et soutenus", poursuit Véronique Monguillot.
"Nous soutenons, nous allons intervenir, mener des actions sur le terrain pour défendre les chauffeurs de bus, explique Jean-Marc Robert, soutien de la famille et vice-président de l'association. Nous demandons notamment à ce qu'un plexiglas recouvre tout le poste de conduite des chauffeurs de bus ou de tram. Et s'il faut taper très haut, jusqu'au ministre des Transports pour faire sortir des lois qui n'existent pas, cela ne nous fait pas peur".
Il y a encore un chauffeur dans le Nord qui a été aspergé d'eau de Javel par des jeunes ! Il faut que ça s'arrête. Philippe en est mort, il faut dire stop !
Quatre personnes ont été mises en examen dans le cadre de l'enquête sur la mort de Philippe Montguillot. L'instruction est toujours en cours. "Nous ce qu'on demande, mes filles et moi-même, c'est que ca ne prenne pas des années, qu'on puisse avoir un procès le plus rapidement possible, sans pour autant bâcler l'instruction", explique Véronique Monguillot
On survit depuis huit mois, on est debout parce qu'il faut être debout. On voudrait sortir la tête de l'eau et essayer de réapprendre à vivre, si on peut dire ça comme ça.
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