Les matières premières pour la fabrication du chocolat flambent cette année. Les fluctuations de prix fragilisent les artisans chocolatiers, notamment à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). Pour autant, la répercussion est très légère pour le consommateur.
Dans l'atelier de "Monsieur Txokola", Cyril Pouil est en plein travail pour cette fin d'année. Chez lui, le chocolat est fabriqué avec des fèves de cacao achetées à des pays producteurs en Amérique du Sud, Asie du Sud ou en Afrique.
En 2024, ces matières premières flambent. Le beurre de cacao est passé de huit euros le kilo à quarante-deux, soit un prix multiplié par 5,25. "On voit la différence de prix. Et même en termes d’approvisionnement, c'est très compliqué. La quantité que l'on consomme nous demande une trésorerie qui est impossible pour nous d'avoir", souligne Cyril Pouil.
Des artisans déstabilisés par les fluctuations de prix
L'Académie du chocolat de Bayonne suit quotidiennement le cours du cacao. Elle est en lien constant avec les artisans. "Nous sommes à 10.300 dollars la tonne, ce qui est un chiffre important, mais ça fluctue beaucoup. On pense que l'année à venir va amener une baisse qui serait tout à fait légitime et logique", indique Jean-Paul Carrère, président de l'instance.
Mais comment expliquer cette hausse du prix du cacao cette année ? Selon Jean-Paul Carrère, "il y a eu une maladie, des productions plus faibles". Le président de l'académie du chocolat de Bayonne va même plus loin. "Dans le monde industriel, la spéculation autour du cacao n'a pas aidé".
Le chocolat "un tout petit peu plus cher"
À Bayonne, comme partout en France, les chocolatiers réalisent une grande partie de leur chiffre d'affaires sur la fin d'année. Malgré l'augmentation du prix des matières premières, les artisans chocolatiers comme Pascal Moustirats n'ont que "très légèrement répercuter cette hausse sur le produit final à la vente".
Dans sa boutique "Chocolat Pascal", l'augmentation du prix de ses produits est de "5%. On est quand même le dernier maillon de la chaîne. Nous sommes pris en étau entre le consommateur et ses prix de matières qui augmentent énormément", reconnaît Pascal Moustirats.
Désormais, les chocolatiers du Pays Basque attendent impatiemment 2025, avec, ils l'espèrent "une baisse du prix du cacao".