"On est dans un événement qui a une dimension historique", a salué Txetx Etcheverry, après la publication d'un communiqué d'ETA dans lequel l'organisation présente ses excuses pour le "mal" et "la douleur" qu'elle a occasionné pendant ses années de lutte armée.
Pour la première fois, l'ETA a fait des excuses publiques dans un long communiqué. L'organisation séparatiste basque s'est excusée d'avoir causé beaucoup de douleur et des dommages irréparables.
Une initiative saluée par Txetx Etcheverry, du collectif des Artisans de la paix. "On est vraiment dans quelque chose qui a une dimension historique avec de propositions pour continuer. ETA évoque un travail de vérité et de mémoire, ainsi que la réconciliation et le vivre ensemble. C'est tout ça qu'il reste à faire".
Les Artisans de la paix militent pour le désarmement complet d'ETA et pour le droit des prisonniers basques.
Pas de "pardon à deux vitesses"
Invité de Dimanche en politique, Jean-Jacques Lasserre, le président des Pyrénées-Atlantiques a fait part des interrogations suscitées par ce communiqué. "S'agit-il d'une dissolution, d'une démobilisation ? L'ETA a demandé pardon aux victimes sauf à celles qui étaient impliquées dans le conflit. Cela m'interroge; Je ne pense pas qu'il puisse y avoir de pardon à plusieurs vitesses", a déclaré l'élu Modem.
Das son communiqué, ETA également eu une pensée pour les victimes de son action, sans aucun lien avec le combat d'ETA. "Nous savons que, contrainte par les nécessités de tout type de lutte armée, notre action a nui à des citoyens et des citoyennes sans aucun responsabilité", ont-il écrit dans leur communiqué.
Maria del Mar Blanco, de l'Association des victimes du terrorisme (AVT), et dont le frère a été enlevé et tué par ETA a, eregretté un communiqué "qui ne correspond absolument pas à [ses] attentes".
Je trouve honteux et amoral que l'on fasse cette distinction entre ceux qui méritaient une balle dans la nuque, la bombe sous la voiture et ceux qui ont été victimes par hasard
Côté espagnol, les autorités ont préféré sobrement saluer la "victoire de l'état de droit".
"Ce n'est qu'une nouvelle conséquence de la force de l'Etat de droit qui a vaincu l'ETA avec les armes de la démocratie, a déclaré le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy dans un communiqué. Cela fait très longtemps que l'ETA aurait dû demander pardon".