Le Pays basque ne possède toujours pas d'aire de grand passage. Pourtant la loi l'impose. Résultat les gens du voyage s'installent sur des terrains dont ce n'est pas la vocation. Parfois cela se fait avec l'accord de la mairie, dans d'autres cas c'est beaucoup plus compliqué.
A Ustaritz le maire a en effet déposé un référé. Plus de 80 caravanes se sont installées dans un complexe sportif, sur un terrain non adapté puisqu'il est insondable. Mais les gens du voyage n'avaient pas le choix :"On a pas pris le stade principal. On a pris les à côtés du stade. Aujourd'hui on prend des terrains "illégaux", des terrains qui ne sont pas fait pour nous accueillir mais on a pas le choix. Dans le Pays basque il doit y avoir 4 emplacements de 4 hectares pour pouvoir nous accueillir".
En effet, pas d'aire de grand passage au pays basque, pourtant une loi datant de juillet 2000 l'impose. Résultat c'est tous les étés la même situation qui se reproduit. Mais dans certaines communes, l'installation des gens du voyage se fait en bonne intelligence. A Cambo-les-Bains, pas de référé du maire, au contraire. Une fois l'installation de la communauté constatée sur les terrains municipaux, une solution a été trouvée.
"On ne pouvait pas leur interdire de venir sur le terrain de football puisqu'ils étaient déjà installés mais ils ont vraiment accepté une convention d'utilisation. Nous avons demandé une indemnité pour couvrir au moins les frais d'eau. En ce qui concerne l'électricité, ils se sont directement adressés à ERDF", explique Bernadette Jougleux maire de Cambo-les Bains.
Un accord pour 15 jours a donc été trouvé entre les deux parties. Et la communauté des gens du voyage s'est engagée à quitter les lieux à la date prévue.
La loi Besson du 5 juillet 2000
Cette loi fixe les conditions d'accueil des gens du voyage. Elle porte le nom de Louis Besson, à l'époque secrétaire d'Etat au logement de Lionel Jospin. Cette loi impose aux communes de plus de 5.000 habitants de créer des aires d'accueil, chaque département ayant pour obligation d'établir un schéma d'accueil, fixant pour chaque commune les travaux à réaliser. Dans certaines zones ces travaux n'ont jamais été effectués.La circulaire d'application de cette loi distinguait deux grandes catégories de zones d'accueil : les aires d'accueil, généralement de 15 à 40 places, et les aires de grand passage, pour l'accueil de groupes jusqu'à 200 caravanes pour des séjours plus courts.
Voyez le reportage de Stéphanie Deschamps et Sandrine Estrade :