"Protéger la biodiversité du quotidien, ce doit être un acte citoyen", exhorte l'association basque Hegalaldia

L'association de protection de la nature gère le seul centre de soins pour la faune sauvage des Pyrénées-Atlantiques mais elle soigne aussi les animaux du quotidien, très éprouvés pendant le confinement. Pour protéger cette biodiversité, "il faut que chacun soit acteur", estime Hegalaldia .  

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Hérissons, écureuils et petits oiseaux. Les animaux de nos jardins ont souffert pendant le confinement. C'est le constat d'Hegalaldia. L'association a fait le choix de rester ouverte, pendant toute la période. En respectant les mesures de sécurité, elle a fonctionné à effectif réduit et pourtant, elle a reçu 200 animaux supplémentaires. 

"Pour nous, ça a été une catastrophe" explique Stephan Maury. Confinés chez eux, les gens se sont occupés de leur jardin. Un peu trop. "Ils ont tellement nettoyé leur jardin, qu’en taillant les haies, ils ont retiré les nids, en rangeant le tas de bois ou la grange, ils ont retiré les nids de hérissons et on s’est retrouvé avec un volume d’animaux qui nous est tombé dessus.
On ne s’y attendait pas du tout. C’est la biodiversité de tous les jours, celle qui nous entoure au quotidien dans nos jardins, dans nos villes et nos campagnes. Celle-là, pendant le confinement, a pris très cher"
.
 
Selon Stephan Maury, les associations et les institutions environnementales peuvent protéger  les grandes espèces rares dans les parcs nationaux ou dans les réserves mais "la biodiversité de tous les jours, il n’y a que les gens qui peuvent le faire. Parce que si l’on met tous les jardins bout à bout en France, ça représente un territoire supérieur à toutes les réserves et tous les parcs". 

Mais la protection de la biodiversité du quotidien, le soigneur animalier  en est convaincu, "doit être un acte citoyen. On taille sa haie, on tombe sur un nid, on peut attendre quinze jours. On laisse trois mètres tranquilles et on coupe autour. Et quand les oiseaux sont partis, on la finit". 

"Il faut que nos gamins puissent patauger dans la gadoue"

Un acte citoyen qu'il faut apprendre aux enfants dès leur plus jeune âge. 
"Je vois beaucoup d’écoles ou de crèches remplacer leur pelouse par de la pelouse synthétique parce qu'une partie des parents ne sont pas contents quand leur enfant revient avec un pantalon vert d’herbe. Ce n'est qu’un pantalon.  Il faut que nos gamins puissent patauger dans la gadoue, courir derrière une coccinelle même s’ils l’écrasent. Ca fait partie de l’apprentissage et, petit à petit, en grandissant, ils comprennent et commencent à  respecter la nature." 

Stephan Maury voit régulièrement des espèces rares. Il sait où trouver le gypaète barbu ou le vautour fauve au Pays basque. Aujourd'hui, ce qui l'émeut, c'est de croiser un oiseau qu'il voyait partout enfant, le bouvreuil, "un oiseau magnifique, avec un mâle tout rouge". "Voir un bouvreuil, c’est devenu le graal", conclut-il.   
  
Hegalaldia lance un appel aux dons
Pendant le confinement, l'association a eu un regain d'activités mais n'a pas pu organiser ses animations (lâchers d'oiseaux, sorties nature avec les enfants). Des prestations de  service qui permettent à l'association de sensibiliser le public à la biodiversité mais aussi de faire des recettes. Hegalaldia doit aujourd'hui couvrir un déficit de 40 000 euros et fait un appel aux dons. Cette somme correspond à un poste de soigneur animalier et une partie du budget de fonctionnement. 

Si l'association ne trouve pas de solution, elle sera obligée de réduire son activité. Ouverte 7 jours ur 7 toute l'année, Hegalaldia soigne les animaux rares ou communs et répond aux nombreuses sollicitations de grand public. 

 
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