La tempête Domingos a aussi des conséquences sur la faune locale. De nombreux oiseaux, emportés par les vents, sont retrouvés échoués sur les plages, pour la plupart blessés.
Ce matin encore, trois Fous de Bassan, des oiseaux marins blancs et noirs, ont été emmenés dans ce centre de sauvegarde, Hegalaldia, qui tente de les remettre sur pied. “C’est un Fou de Bassan de quatre ans. Une bénévole l’a récupéré sur la plage de Biarritz”, explique Émilie Chevrier, soigneuse de l’association.
50 % d'oiseaux sauvés
Depuis le début de la semaine, les oiseaux blessés, en hypothermie, arrivent au compte-goutte dans la cabane d’Hegalaldia. L'association en a déjà récupéré une quinzaine. Sur la table d’opération, les bénévoles auscultent un volatile. La sanction ne tarde pas à tomber. “Il a les sacs aériens touchés, tous ses muscles sont déchirés. On ne va pas pouvoir le sauver”, souffle Stephan Maury, co-fondateur de l'association.
Les vents violents de la tempête Domingos ont été particulièrement violents pour les jeunes oiseaux, souvent inexpérimentés. “Ils sont poussés par les vents, atterrissent sur les plages ou dans les jardins pour se reposer”, détaille Stéfan… Un repos empli de souffrance pour ces oiseaux marins. “Ils sont affaiblis en hypothermie.” Ces oiseaux, d’ordinaire ont une température moyenne de 40 degrés. Lorsqu’ils arrivent à l’association, leur corps ne dégage pas plus de 37 degrés.
Parmi ces petites bêtes malades, seules 50 % pourront être sauvées. “Souvent, ils présentent des hameçons dans l’estomac, ou des blessures impossibles à soigner”, regrette Stephan Maury.
Parcours de santé
Ceux pour qui l’espoir persiste vont ensuite suivre un véritable parcours de santé. Isolés dans des petites pièces verrouillées, ils sont nourris, trois fois par jour. “C’est un mélange pour oiseau marin, avec plein de vitamines pour qu’il puisse se réchauffer”, détaille Émilie Chevrier.
Cette soupe liquide est injectée directement dans le gosier des oiseaux à l’aide d’un tuyau, reliés à une seringue. “Ils reçoivent aussi de l’hydratant, parce qu’en restant sur terre, ces volatiles se déshydratent”, avance le co-fondateur d'Hegalaldia.
Après seulement quelques jours, les volatiles blessés sont nourris au poisson avant de retrouver les piscines qui leur permettent de retrouver des forces.
Arrivée au tout début de la chute des températures, la tempête n’a pas fait de ravages. “La migration n’a pas encore vraiment débuté. Il n’y avait pas une grosse densité d’oiseaux dans le golfe de Gascogne”, explique Stephan Maury.
Une fois remis sur pied, ces oiseaux marins pourront reprendre leur envol, cette fois plus prudent encore, lors des prochains gros coups de vent.