Trois bénévoles d’une association d’aide aux migrants arrêtés puis relâchés : "Nous n’acceptons pas l’intimidation"

Trois adhérents de l’association Bedasoa Etorkinekin au Pays basque ont été arrêtés pour être venus en aide à des migrants. Libérés mardi après-midi, ils ont été soutenus par une soixantaine de personnes rassemblées devant le commissariat d’Hendaye.

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“La solidarité n’est pas un délit”, “construisons des ponts, pas des murs”. Munies de ces banderoles, une soixantaine de personnes se sont réunies devant le commissariat d’Hendaye, mardi soir, pour protester contre l’arrestation de trois bénévoles de Bedasoa Etorkinekin, venant en aide aux migrants.

Lundi soir et mardi matin, trois membres de cette association ont été arrêtés et placés en garde à vue, avant d’être libérés dans l’après-midi. Leurs domiciles respectifs ont également été perquisitionnés. Il leur était reproché d’aider fréquemment, de façon illégale, des étrangers ayant traversé la frontière depuis l’Espagne. Des arrestations totalement injustifiées selon les membres du collectif.

Ces arrestations sont arbitraires et sont faites pour impressionner, pour faire peur.

Camille Albisetti, membre de l'association Bidasoa Etorkinekin

“Ces arrestations sont arbitraires et sont faites pour impressionner, pour faire peur… Mais ils sont mal tombés”, sourit Camille Albisetti.
“Nous n’acceptons pas l’intimidation, poursuit une autre bénévole. On nous parle de délit, nous disons délit de solidarité. Au nom de l’humanité, nous n’arrêterons pas là, nous continuerons.”

Selon l'article L.823-9 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, brandi par les manifestants devant le commissariat d’Hendaye, “l'aide à la circulation ou au séjour irréguliers d'un étranger ne peut donner lieu à des poursuites pénales”, tant qu’elle respecte certaines conditions. Il est notamment interdit d’aider de manière directe à traverser la frontière illégalement, ou d’exiger de l’argent en contrepartie d’un service.

Destination : le centre d'accueil d'urgence de Bayonne 

“Aucun adhérent de Bedasoa Etorkinekin ne fait cela, affirme Camille Albisetti. Nous ne sommes pas des passeurs, nous agissons en toute légalité. On récupère les migrants qui ont par eux-mêmes passé la frontière, et une fois qu’ils sont sur notre territoire, on peut les aider, pas avant. On fait cela bénévolement parce que des personnes sont en détresse au bord de la route et qu’on ne peut pas les laisser comme ça.”

La plupart d’entre eux tentent de se rendre au centre d’accueil d’urgence Pausa de Bayonne. Là-bas, ils trouvent un hébergement temporaire, de quoi se laver ou recharger leur téléphone. Depuis son ouverture fin 2018, ils sont plusieurs milliers à y avoir trouvé refuge. 

À nouveau libres, les trois bénévoles vont ainsi pouvoir continuer à venir en aide aux étrangers qu’ils trouvent presque quotidiennement sur le bord des routes d'Hendaye, Urrugne ou Biriatou. L’an passé, les autorités ont recensé 6253 passages à la frontière au niveau d'Irún.

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