Alors que la population d'ours était menacée de disparition il y a vingt ans, les Pyrénées comptent aujourd'hui une trentaine d'ours sur l'ensemble du versant français. La plupart se trouve dans la partie centrale, où dix naissances ont été enregistrées.
Les chiffres ont été établis par le Réseau Ours Brun de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, chargé du suivi des populations. Le rapport annuel fait état de l'effectif minimal détecté en 2016 grâce à divers indices de présence, comme la découverte de poils et de crottes, la prise de photos automatiques et les prédations sur les troupeaux.
Le bilan est de 39 ours détectés sur l'ensemble du massif français, dont dix oursons, avec deux groupes géographiques bien distincts.
Le premier noyau se trouve dans la partie centrale (Ariège, Haute-Garonne et Hautes-Pyrénées). 37 ours ont été répertoriés, dont trois sont morts dans l'année.
On compte donc actuellement 34 ours vivants dans cette zone centrale, dont une quinzaine de femelles.
Pour l'association Pays de l'Ours - Adet, à l'origine du retour de l'ours dans les Pyrénées Centrales,
Les défenseurs du plantigrade soulignent que l'animal s'est bien adapté et que la cohabitation entre l'homme et l'ours est réelle grâce au soutien de l'Etat et aux efforts des éleveurs et des bergers.Ce bilan d'étape après 25 ans de travail est remarquable, montrant combien les Pyrénées sont bien un habitat favorable.
Selon la Préfecture de la Région Occitanie, le nombre de dommages imputés à l'ours est "relativement stable", avec 158 animaux et 31 ruches indemnisés. La moyenne annuelle, depuis onze ans, est de 192 animaux indemnisés. La mise en place de chiens de protection et de regroupement nocturne des bêtes montrent "son efficacité sur la prévention des dommages".
Le deuxième noyau de population se situe en Béarn, qui n'accueille plus que 2 mâles.
La population est donc vouée à disparaitre dans les Pyrénées-Atlantiques, indique clairement le rapport du Réseau Ours Brun, confirmant sans surprises les craintes des protecteurs de l'environnement.
Les militants du FIEP déplorent la situation béarnaise et exigent l'engagement de l'Etat :
S'il n'y a pas de renforcement prévu en Béarn, il ne sera pas possible d'assurer à long terme une population viable d'ours dans le massif pyrénéen.
La décision n'a pas été tranchée par Ségolène Royal, qui a reporté l'échéance.
De son côté, l'association Pays de l'Ours - Adet demande au gouvernement d'intégrer à son prochain "plan ours" les lâchers de femelles a minima préconisés par le Museum d'Histoire Naturelle : 4 femelles d'urgence en Béarn, et deux en Pyrénées Centrales.