Des slips enterrés comme indicateurs de vie des sols... Des agriculteurs béarnais ont enfoui des sous-vêtements en coton sur leurs parcelles pendant un ou deux mois. Une expérience pour prouver la vivacité des terres agricoles.
Jean-Jacques Autaa est agriculteur à Uzein et ce matin là, il se rend au beau milieu d'une de ses parcelles de maïs semence avec sa pelle. Arrivé à un endroit qu'il a bien identifié, il se met à creuser pour en sortir...un slip! Ou plutôt ce qu'il en reste: un élastique avec quelques lambeaux de tissus. Il y a 2 mois, Jean-Jacques a enfoui ce sous-vêtement pour voir dans quel état il ressortirait.
L'expérience peut prêter à sourire mais elle est très sérieuse: l'association Agro-réseau 64 a proposé à ses 90 agriculteurs adhérents d'enterrer des slips en coton sur leurs parcelles pendant 1 ou 2 mois. Le but est d'étudier la vivacité des micro-organismes, insectes, vers de terre présents dans le sol.
Pour Jean-Jacques Autaa, c'est la surprise: dans son champ qu'il ne laboure plus depuis 4 ans, la vie a repris, le slip est entièrement rongé par les champignons et les vers... Même constat chez les autres agriculteurs.
En revanche, les sous-vêtements enfouis dans les prairies ressortent presque indemnes, ce qui ne veut pas dire que les sols sont stériles.
Cette action de communication a été initiée au Canada, et elle fait le tour des réseaux agricoles en France. Il s'agit de promouvoir des méthodes de culture plus responsables, les agriculteurs adhérents sont en effet tous partisans d'une agriculture plus respectueuse de la bio-diversité. Jean-Jacques par exemple, après la récolte de son maïs, sème de l'avoine, des légumineuses et des crucifères qui fournissent un engrais vert, lui permettant de cultiver sans labourer. D'autres pratiquent la semence directe, d'autres encore l'agriculture biologique.