François Bayrou, président du MoDem, a prôné lundi la création de "zones protégées" par les forces internationales dans les pays de départ des migrants, et dénoncé ceux qui, en France, "cherchent à faire croire que nous sommes devant une menace d'invasion".
"Nous ne pouvons pas faire autrement" que d'accueillir les réfugiés affluant massivement en Europe, a dit M. Bayrou sur Europe 1. "Ils meurent et ils fuient la mort qui leur est promise. Nous avons des devoirs qui ne sont pas seulement des devoirs moraux mais des engagements que nous avons pris".
Pour autant, "je ne crois pas que la question des réfugiés se résume à l'accueil dans nos pays" en Europe, a poursuivi le président du MoDem.
La voie nécessaire aujourd'hui, c'est qu'on aménage et qu'on protège des refuges dans les pays dont ils viennent", "des zones protégées par l'autorité internationale, par les forces internationales, de manière à ce que ces réfugiés puissent trouver un refuge chez eux, ou en tout cas proche de chez eux
En France, "la présentation qui cherche à faire croire que nous sommes devant une menace d'invasion n'est pas juste", a-t-il également déclaré. Interrogé sur de possibles frappes aériennes contre Daech en Syrie, M. Bayrou "approuve et soutien(t) toute mobilisation de la France contre ceux qui sont des
barbares, qui non seulement font fi de la vie humaine, torturent, décapitent, mais en plus s'attaquent à ce qui est le patrimoine de l'humanité". "On peut tout à fait trouver une entente nationale sur le sujet", a estimé le maire de Pau. Mais "je ne crois pas vraiment que des raids aériens seront la solution qui règlera vraiment la question de Daech, d'autant que les moyens de la France sont limités".
Interrogé sur une éventuelle intervention au sol, M. Bayrou a répondu: "en tout cas, nous ne devons pas évidemment y aller seuls, ça ne peut être qu'une mobilisation des puissances de la région, des armées de la région, avec le soutien des grandes puissances".