C'est un fauteuil très convoité : celui de maire de Biarritz. Pour le 2e tour des élections municipales, six listes peuvent se maintenir. Les négociations sont ouvertes. Des alliances pourraient être validées cette semaine, avant le dépôt officiel des candidatures, en principe, le 2 juin.
Dans la cité impériale biarrote, les jeux sont ouverts pour le second tour des élections municipales. Six listes peuvent se maintenir, pour avoir recueilli plus de 10% des suffrages le 15 mars dernier. Une élection cependant marquée par un très faible taux de participation, de 40,53%.
Le maire sortant Michel Veunac, est arrivé, lors de ce premier tour, en cinquième position avec 12,22% pour sa liste "Vivons Biarritz" (Modem). Un score amer pour l'édile qui devrait s'exprimer sur ses intentions lors d'une prochaine conférence de presse. (Ndlr : Michel Veunac n'a pas donné suite à notre demande d'interview).
Mesures adaptées au COVID 19
Remportant 31,47% des votes, Maider Arostéguy est en position de force avec sa liste "Pour Biarritz, pour vous" (Union de la Droite). "On est prêts, on est unis" déclare-t-elle, en évoquant ses colistiers. "Une équipe restée en tension pendant le confinement, qui a continué de travailler en visio-conférence, en ajoutant par exemple au programme, des mesures liées à la crise du Covid19, comme le soutien économique aux commerçants, la sécurité sanitaire dans les écoles, ou encore des mesures pour la qualité des eaux de baignade".La candidate poursuit : "même si nous n'avons pas cumulé 50% des suffrages, et que l'abstention a été importante, il y a eu un signal fort. Il est temps de changer les choses à Biarritz. Mais en matière d'alliances, pas question de tripatouillages, comme cela a pu être le cas dans le passé. Je souhaite plutôt une forme de coopération. Il n'y aura pas de distribution de postes. Ma liste, sans aucun logo politique, réunit déjà beaucoup de sensibilités différentes, des divers droite, en passant par des "marcheurs" et des gens de gauche. C'est une équipe ouverte, de large rassemblement".
Liste cohérente
Guillaume Barucq, le candidat arrivé deuxième avec 16,22% des votes, pour sa liste "Biarritz nouvelle vague" (Divers centre), est aussi "dans le dur, cette semaine". Il précise : "logiquement, ma liste peut se maintenir en créant un grand rassemblement autour de l'écologie, de gauche à droite, avec une équipe de personnes complémentaires et compétentes. Nous sommes en pleine discussion, mais notre liste doit rester cohérente; on ne peut pas s'allier avec tout le monde".Autre paramètre dans la réflexion de Guillaume Barucq, la décision de Michel Veunac, maire sortant. "Son avis sera déterminant. Va-t-il se maintenir ? Se retirer ? Et dans ce cas-là soutenir une liste ? J'attends de voir. J'ai été son adjoint pendant six ans; je l'ai aidé à gagner en 2014...".
Il rajoute : "A Biarritz il faut être capable de composer avec des gens qui sont à l'opposé de l'échiquier politique. Je préfère un couple à deux qui fonctionne, qu'un ménage à trois qui dysfonctionne; ou à quatre, qui explose...".
"Le meilleur pour Biarritz"
Comme dans un jeu d'échecs, chacun avance ses pions, mais sans trop se dévoiler. Avec 14,24 % la liste "Biarritz en a besoin" (Divers centre) de Nathalie Motsch pèse lourd dans les négociations en cours. "Je suis très sereine, avec un excellent mental" confie la candidate. "Je suis très fière de notre score le 15 mars qui a fait mentir les sondages, et a été l'une des surprises du scrutin".
Envisage-t-elle une alliance pour ce deuxième tour ? "J'ai toujours dit que je voulais le meilleur pour Biarritz" répond-elle directement. "Je ne suis pas là pour empiler les personnalités sur la liste. Il faut pour la ville, une nouvelle gouvernance audacieuse. Il y a plein d'options possibles, pour trouver le bon cocktail. Et surtout jouons collectif".
Nathalie Motsch ajoute : "là où j'irai, ce sera la meilleure option pour Biarritz. La ville a besoin d'un vrai programme de relance économique pour son avenir, avec un management fort, et une ambition sociale pour ne laisser personne sur le carreau. Je prendrai ma décision d'ici la fin de la semaine".
Très convoités aussi, les 12,34% de la liste tripartite menée par Brice Morin "Euskal herrian, vert et solidaire" (Régionaliste). "Les négociations sont en cours" confirme le candidat. "Nous allons pré-décider ce soir, en réunion plénière, de notre positionnement. Ce qui est sûr, c'est qu'il y aura des lignes rouges à ne pas franchir pour les listes qui souhaitent faire alliance avec nous. Que ce soit sur le processus de paix au Pays basque, la co-officialisation de l'Euskara (ndlr : la langue basque), ou encore la sur-taxation des résidences secondaires, et sur des points forts de notre programme pour l'écologie, il faudra que ce soit acté."
Brice Morin poursuit : "notre socle c'est l'environnement, le social, la solidarité, avec une touche abertzale (ndlr: nationaliste basque). Il y a plusieurs possibilités, s'unir à deux ou trois. Des discussions sont en cours, principalement avec Guillaume Barucq. Mais nous n'excluons pas l'idée de nous maintenir, pour constituer une opposition constructive en conseil municipal, comme cela est le cas à Ciboure (ndlr : la liste régionaliste, qui siégeait dans l'opposition, a recueilli 44,66% des votes le 15 mars). Car on voit bien que cela peut être efficace."
Multiples négociations
Dernier candidat qui détient l'une des clés du second tour de ces élections biarrotes, Jean-Benoit Saint-Cricq, et les 10,59% de sa liste "Biarritz ensemble" (Divers droite). "Je n'ai pas de scoop à donner pour le moment" répond-il. "Oui nous sommes en grande discussion, mais il n'y aucune conclusion pour l'heure. Et cela ne se déroule pas seulement avec Maider Arostéguy. D'autres négociations sont en cours. Ma liste se veut sans étiquette. Je ne me sens pas incompatible avec d'autres listes. Mais l'inverse est peut-être vrai... Certaines candidatures n'ont sans doute pas envie de s'allier avec moi".Pour Jean-Benoit Saint-Cricq "toute la population de Biarritz ne s'est pas exprimée lors du premier tour. Les annonces sanitaires du président Macron avant le vote ont pu légitimement inquiéter des personnes, qui n'ont pas participé au scrutin. Certains de mes électeurs ne se sont peut-être pas déplacés. J'espère que la confiance va revenir, pour éviter cette fois une participation faible".
Le candidat défend notamment dans son programme une ville plus propre, plus sécurisée, avec des voiries et des ouvrages publics entretenus.
Le septième candidat en lice, Karim Guerdane n'a recueilli avec sa liste "Biarritz bonheur" (Divers gauche) que 2,93% des suffrages. Il n'est pas présent au second tour. Mais il devrait donner une consigne de vote dans les prochains jours qui pourrait, selon lui, "aller jusqu'à un appel à ne pas se rendre aux urnes".
Le second tour des élections municipales est fixé, si la situation sanitaire le permet, au 28 juin prochain. Des mesures de distance et de protection seront mises en oeuvre dans les bureaux de votes.