Après la chutes de gros blocs qui se sont détachés de la falaise, la mairie a dû intervenir pour sécuriser encore plus la zone au nord de la plage. Le site est déjà interdit au public et fait l'objet d'une attention particulière depuis plusieurs années.
"Il y a eu quand-même des éboulements assez conséquents". Michel Laborde, l'adjoint en charge des travaux à la mairie de Biarritz, connaît bien ce site et ses fragilités :"Cet endroit est connu. On a déjà mis des filets de protection et on a interdit au public de stationner là. C'est le Nord de la plage de Marbella mais ce n'est pas une plage autorisée". D'ailleurs, "le filet a retenu"
Ce 10 juin la mairie de Biarritz a fait intervenir une entreprise pour vérifier l'état du filet et sécuriser le site après plusieurs glissements de terrain. "En haut il tient, en bas aussi, mais au milieu il est ouvert, parce qu'il a reçu des éboulements. Donc le filet a bien fait son rôle". Quant aux travaux de sécurisation, ils ont consisté dans un premier temps vendredi à "purger" la falaise, c'est à dire enlever ou faire tomber les blocs de marne qui menacent de tomber. Il faut attendre ensuite que la mer fasse son travail de nettoyage en faisant dissoudre et emportant les blocs tombés sur le sable. Enfin, les équipes pourront remettre ou retendre des filets de sécurité mis à mal par ces différents épisodes de glissements de terrain.
Quant aux causes de ces derniers glissements, il émet des hypothèses car ces blocs sont faits de marne et de sable : "Est-ce que c'est la sècheresse, l'alternance pluie et sècheresse qui ont fait joué le terrain ? Et l'argile se contracte, se rétracte..."
A cet endroit, aucun bâtiment ni habitation n'est menacé et le secteur est interdit au public, sur vingt mètres au bas de la falaise, pour des raisons de sécurité.
Ces phénomènes d'érosion et d'effondrements ont tendance à s'accentuer ces derniers temps.
L'érosion de la falaise
Depuis une vingtaine d'année, l'érosion du littoral fait partie des préoccupations majeures au Pays basque. La sécurité est en jeu en haut comme en bas de ces falaises qui font partie du décor du littoral biarrot.
Ces falaises à Biarritz, s'étendent sur près de 1200 m et peuvent atteindre jusqu'à 30 à 50 mètres de hauteur (du Sud au Nord). Elles sont constituées des marnes datant de l'ère éocène et d'alluvions.
La falaise est fragilisée par l'érosion marine, le vent comme les fortes vagues mais aussi par les aléas climatiques et les infiltrations. Dès les années 80, les risques de chutes de blocs et d'effondrements ont été identifiés et l'érosion, et font l'objet d'observations.
Un plan de renforcement
Suite à une étude sur l'étendue du phénomène d'érosion (Ezponza) en 2018, un plan de lutte contre l'érosion de la Côte des Basques avait été planifié. Mais le chantier colossal commencé en 2020 et évalué à 18 millions d'euros, a dû être interrompu l'an dernier. Car il devait être financé pour moitié par le Fond Européen pour le Développement Régional (Feder) dont les modalités de versement auraient changées.
C'est donc seulement une des quatre phases de renforcement qui a été réalisée. De son côté, la mairie effectue donc des travaux d'urgence, en attendant la reprise du chantier pour lequel elle a déjà déboursé plus de 4 millions d'euros. Pour le reste il faudra attendre :"On n'a pas encore les subventions de l'Europe" et pas d'information sur "quand ils seraient prêts à les verser" précise Michel Laborde.
Pour comprendre l'ampleur de la tâche, regardez le reportage de France 3 Euskal Herri qui, en décembre 2020, faisait le point sur le début de ces travaux de renforcement (Alexandre Perrin et Rémi Poissonnier).