La plage du Port Vieux de Biarritz a été fermée, samedi 21 juillet, après une alerte à l'ostreopsis. Cette micro algue est toxique pour les baigneurs, mais aussi pour les passants sur le littoral via les embruns. Depuis son apparition sur la côte basque en 2021, plus de 900 cas d'intoxication sont signalés.
Intoxications en série, plages fermées en plein été : Ostreopsis avait gâché les vacances des estivants sur la côte basque en 2021. La microalgue toxique est donc de retour.
La plage du Port Vieux de Biarritz a dû momentanément fermer, samedi 21 juillet, après plusieurs signalements faits par des baigneurs.
Des baigneurs sont arrivés au mirador : ils se plaignaient auprès des surveillants d'avoir des problèmes respiratoires et signalaient que l'eau avait un goût métallique.
Jean-Philippe OustaletResponsable des plages à la mairie de Biarritz
Un jetski, dépêché par les secours au large du Port Vieux, constate alors qu'une nappe de couleur rouge, preuve de la présence de la microalgue, se dirige droit vers la plage. "Par précaution, sa fermeture a été décidée", ajoute Jean-Philippe Oustalet.
Toxique dans l'eau et dans l'air
Invisible à l'œil nu, cette microalgue prend ses quartiers d'été sur la côte basque depuis trois ans. Mais elle est connue depuis les années 70 en Méditerranée. Ostreopsis prolifère dans des eaux supérieures à 20 degrés. Le changement climatique favoriserait son expansion.
Sa toxicité concerne les baigneurs certes, mais aussi les riverains ou les promeneurs sur le littoral. Transportées par les embruns, les toxines peuvent être inhalées, provoquant des symptômes grippaux, rhinites ou irritations des voies respiratoires.
"On commençait à avoir des cas depuis quelques semaines, mais plus au sud de la côte basque, avec des surfeurs qui présentaient des symptômes respiratoires ou ORL", explique le docteur Guillaume Barucq, médecin généraliste à Biarritz
S'il se met à faire vraiment chaud ces prochains jours, il y a un risque de prolifération de l'algue et que l'on revive potentiellement ce que l'on a connu en 2021.
Docteur Guillaume BarucqMédecin à Biarritz
"Il est conseillé aux personnes fragiles ou asthmatiques de ne pas s'exposer quand on sait qu'il y a un risque", précise le docteur Guillaume Barucq.
Plus de 900 cas d'intoxication depuis 2021
Depuis son apparition sur la côte basque il y a trois ans, cette microalgue est étroitement surveillée. Pour détecter la présence d'ostreopsis et prévenir le danger, des prélèvements d'échantillons d'eau sont pratiqués, chaque semaine, sur neuf plages du littoral basque.
À cela s'ajoute un programme de recherche franco-espagnol jusqu'en 2027 pour mieux comprendre le comportement et la toxicité de cette microalgue.
“Cette algue survit l’hiver sur les côtes du Pays basque, ce qui explique sa prolifération sur le littoral en été”, explique Elvire Atajan, directrice du laboratoire Lerar-Ifremer.
"Ces microalgues poussent sous le couvert de macroalgues (des algues plus grosses), favorisées par l’environnement rocheux du Pays basque. Avec les grandes marées et la houle, ces cellules se décrochent et vont s’accumuler dans les zones de baignades”, ajoute la scientifique.
En attendant de mieux connaître le comportement de cette microalgue et sa toxicité, il vaut mieux donc éviter aux personnes fragiles de se promener en bord de littoral, quand une alerte est en cours sur une plage.
Il est aussi conseillé de bien se doucher dès que l'on sort d'une baignade dans l'océan, histoire qu'Ostreopsis ne gâche pas vos vacances.