Le procès de Peio Serbielle s'est ouvert aujourd'hui à Paris. Le chanteur souletin est accusé d’avoir hébergé 2 dirigeants de l’ETA à son domicile au Pays Basque. Des faits qui remontent à 2004. Ce procès se tient après l'annonce de la dissolution de l'organisation indépendantiste.
L’ouverture de ce procès à Paris, c’est l’épilogue d’une attente de 14 ans.
Le chanteur souletin Peio Serbielle est arrêté en 2004 lors d’une opération anti ETA.
La justice lui reproche d’avoir hébergé chez lui 2 des principaux dirigeants de l’ETA.
Sa ligne de défense : le devoir d’hospitalité.
Moi j'ai une tradition d'humanisme. Mon père était dans la Résistance.
Il m'a toujours dit si quelqu'un frappe à ta porte pour manger, boire ou dormir, tu lui ouvres la porte.
Le procès de Peio Serbielle a donc lieu après 14 ans d’instruction, 16 mois de détention provisoire et 6 ans de contrôle judiciaire.
J'aurais pu être à la plage à Biarritz, mais je suis ici. Car je suis un homme d'honneur. Donc je viens ici pour un procès qui ne sert strictement à rien.
Présent mais silencieux
Peio Serbielle a quitté l’audience après avoir lu un texte dénonçant la Justice française.
Lire l'intégralité de la lettre de Peio Serbielle
Le procès se poursuivra donc demain, sans lui. Mais, dès l’ouverture de l’audience, son avocat Maître Jean-François Blanco a demandé l’annulation de la procédure en tentant de faire constater le délai déraisonnable de ce dossier :
Même dans les procédures dites antiterroristes, un tel délai n'est jamais atteint.
Cela démontre simplement une dérive de la justice antiterroriste.
C'est à dire qu'à partir du moment où la direction d'ETA a été condamnée, les autres personnes mises en causes, n'intéressaient plus les juges.
Peio Serbielle encourt jusqu’à 10 ans de prison pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».
Arrantxa Belderrain et Wassila Kamli ont assisté à l'audience qui s'est déroulée à Paris .