C’est un projet ambitieux, initié par la fondation Albaola, au Pays basque : la reconstitution du San Juan, un galion construit en 1563, symbole de la splendeur de l’industrie navale basque de l’époque. Un chantier titanesque que le public peut visiter près de Saint-Sébastien.
En 1563, le San Juan, construit dans les chantiers navals de la baie de Pasaia, en Guipúzcoa, hisse les voiles direction Terre-Neuve. Il est l’illustration des premiers cargos transatlantiques destinés à la pêche à la baleine, reflet également de l’hégémonie mondiale de l’industrie navale basque de l’époque. Deux ans plus tard, victime d’une violente tempête, le navire sombre dans les eaux glacées des côtes canadiennes.
Ses marins sont sauvés par des équipages alentours. Le bateau, lui, restera endormi durant plus de quatre siècles. Jusqu’à ce qu’en 1978, une équipe d’archéologues canadiens ne localise son épave à Red Bay, à une dizaine de mètres de profondeur. Un travail de fouille sans précédent débute alors. Les pièces de la structure du bateau sont retirées une à une, ainsi qu’une chaloupe baleinière découverte coincée sous la nef. L’épave se révèle en très bon état, le bois et même certaines cordes sont dans un état de conservation exceptionnel.
Après 30 ans d’études et de travail, une maquette du San Juan est créée, et l’ensemble archéologique est désigné patrimoine de l’humanité par l’UNESCO.
La fondation maritime basque Albaola, dont la principale activité réside dans la construction d’embarcations historiques, prend alors le relais de cette recherche. Et décide de redonner vie à ce navire emblématique.
La construction de la réplique du San Juan, sur la base de ses vestiges sous-marins, a débuté il y a un an, à l’endroit même où le baleinier avait été construit il y a 450 ans, dans la baie de Pasaia. Tous les jours, une dizaine de charpentiers mesurent, taillent, poncent et scient les pièces en bois qui constituent le navire de 28 mètres de longueur et 7,5 mètres de large. Les outils ont évolué, mais les méthodes de fabrication restent les mêmes. Albaola souhaite fabriquer la réplique la plus fidèle possible, en utilisant les mêmes matériaux que ceux de l’époque: bois de hêtre pour la quille, bois de chêne pour le reste du bateau.
Le projet, d’un montant de plus de 3 millions d’euros, est financé en partie par la fondation en charge de « Donostia/Saint-Sébastien Capitale Européenne de la Culture 2016 ». Albaola lance par ailleurs, via un système de crowfunding, un appel aux entreprises et particuliers qui peuvent parrainer le navire en achetant une des pièces du bateau.
Initialement prévu pour l’an prochain, le San Juan ne sera finalement prêt que dans deux ou trois ans. Le bateau naviguera alors comme représentant du Pays basque. D’ici là, le public peut suivre sa construction au jour le jour, et visiter une exposition consacrée à l’histoire maritime basque. Le chantier est ouvert du lundi au dimanche, au musée Albaola, au bout du quai San Pedro, à Pasaia. Visites possibles en basque, français et espagnol.
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Regardez également ce clip pour en savoir + sur le projet