Les indépendantistes basques de l'ETA ont appelé implicitement ce dimanche à des négociations avec les gouvernements français et espagnol, insistant sur le retour des prisonniers de l'organisation au Pays Basque.
ETA publie un long communiqué dans le journal basque Naiz, porte-voix habituel de l'organisation indépendantiste basque. Elle fait le bilan de la situation cinq ans après avoir renoncé à la lutte armée :
"Nous ne sommes pas là où nous espérions en être"
ETA estime que le "processus de dialogue et de règlement n'a pas démarré, que ce soit avec l'ETA ou avec les forces politiques d'Euskal Herria (Pays Basque,NDLR)"
Les prisonniers politiques basques restent le point d'achoppement selon ETA :
"Les conséquences du conflit n'ont pas été résolues, le principal problème étant la situation des prisonniers politiques basques".
L'ETA n'a plus perpétré d'action meurtrière depuis 2010.
L'organisation armée clandestine, accusée d'avoir tué au moins 829 personnes en quatre décennies, avait officiellement annoncé en octobre 2011 "la fin" de son action armée.
L'organisation séparatiste refuse toutefois de se dissoudre, comme l'exigent les gouvernements espagnol et français. Elle demande en préalable notamment des négociations sur le sort des quelque 423 membres de sa mouvance détenus, dispersés dans des prisons en Espagne et en France.
"Nous n'avons pas pu parvenir à un accord démocratique basé sur les droits d'Euskal Herria à décider, qui serait à même de mettre un terme définitif au conflit politique",
Une allusion à la demande d'un référendum sur l'indépendance. Ni Paris, ni Madrid "n'ont beaucoup à offrir. Ils ne sont pas en mesure d'offrir des propositions politiques globales qui pourraient satisfaire les exigences minimales d'Euskal Herria et des citoyens basques", ajoute le texte.
Selon les sondages, une majorité des deux millions d'habitants du Pays Basque ne veulent pas être séparés de Madrid. Le Pays Basque bénéficie déjà d'une large autonomie.
L'ETA publie traditionnellement un communiqué à l'occasion d'Aberri Eguna (jour de la Patrie), qui coïncide avec le dimanche de Pâques au Pays Basque.