Le festival international des programmes audiovisuels est une aubaine pour la cité balnéaire. Tous les commerçants bénéficient des retombées économiques. 1800 professionnels sont accrédités pour participer à cette 28ème édition qui s'achève demain soir.
Les hôtels sont quasi complets, les restaurants accueillent près de 20% de clients supplémentaires, les boutiques vendent des souvenirs... cette semaine de FIPA à Biarritz permet de dynamiser la ville en plein hiver.
Les professionnels du petit écran réunis pour explorer la création originale
Séries, documentaires, magazines, fictions sont au coeur du festival.
C'est "un rendez-vous qui tente d'être intelligent sans être ennuyeux" explique son Pt Didier Decoin.
Le Festival est doté de six jurys, composés chacun de trois personnes, pour récompenser réalisateurs, interprètes, scénarios et musique dans les catégories Fiction, Série, Documentaire de création, Grand reportage et investigation, musique et spectacle, et Smart Fipa.
C'est la série "The Missing" qui a fait l'ouverture mardi soir, en présence de son producteur britannique Chris Clough et du comédien Tchéky Karyo qui y tient l'un des premiers rôles.
C'est la série phare de la fin 2014 au Royaume-Uni. Elle est également diffusée aux Etats-Unis. Mais elle est encore inédite dans les pays francophones. C'est TF1 qui en a acheté les droits sur scénario.
"Broadchurch", une des séries concurrentes diffusées sur France 2, a été créée pour la chaîne américaine ITV en 2013. Elle est produite par Chris Chibnall qui a reçu jeudi l'EuroFipa d'honneur 2015 pour cette oeuvre, et pour l'ensemble de sa carrière.
Des séries de très bonne qualité
Les séries sont "devenues un art télévisuel à part entière" explique Didier Decoin, Et leur qualité ne cesse de monter en puissance.
Parmi les fictions projetées cette semaine en présence des réalisateurs, il y a eu "Sanctuaire" d'Olivier Masset-Depasse, "En Immersion" de Philippe Haïm, ou encore "Démon" de Marcial di Fonzo Bo."Ce ne sont plus des divertissements, elles traitent de nos sociétés et ses soubresauts", estime-t-il.
Parmi celles qui sont hors compétition, il faut relever "L'Emprise", représentée à Biarritz par les comédiens Marc Lavoine, Odile Vuillemin, Sam Karman et Fred Testot.
Prendre davantage de risques
La soirée de clôture samedi sera animée par le journaliste de I-Télé Bruce Toussaint.
Le documentaire "Ce que le temps a donné à l'homme - Jacques Higelin" réalisé par Sandrine Bonnaire sera projeté en séance spéciale, en présence des deux artistes.
Le festival a organisé par ailleurs tout au long de la semaine, des débats, des ateliers et des rencontres dans le cadre du SmartFipa sur les évolutions technologiques.
Quelle place pour la création audiovisuelle dans les lignes éditoriales des chaînes ?
Ce vendredi, un débat intitulé "Création, télévision, réglementation : quels enjeux en 2015 ?" tentera d'apporter des réponses à quelques questions-clé : "Quelle place pour la création audiovisuelle dans les politiques éditoriales des chaînes ? Quel avenir pour la diversité des oeuvres ? Quels financements pour la création ? Quelles relations construire entre les auteurs et les chaînes ?", en présence notamment de Rodolphe Belmer, directeur général de Canal+ et de Rémy Pflimlin, président de France Télévisions.
Ce débat sera conclu par la ministre de la Culture et de la Communication Fleur Pellerin. Son objectif est que la France devienne "une championne internationale de la fiction" télévisée. Elle appelle France Télévisions à plus d'audace.
Il faut que l'audiovisuel public prenne "davantage de risques, privilégie l'esthétique, des formes d'expression moderne, des sujets qui sortent un peu des sentiers battus", avait-elle lancé, alors que les grands objectifs stratégiques du groupe audiovisuel pour 2015-2020 seront définis fin février.
Cette feuille de route que devra suivre le prochain président de France Télévisions sera rendue publique au moment où débutera le processus de nomination du successeur de Rémy Pfimlin.