Hendaye : 800 personnes en soutien aux migrants « On ne les traite pas comme des êtres humains »

Plusieurs centaines de personnes françaises et espagnoles se sont rassemblées sur le pont Saint-Jacques qui enjambe la Bidassoa le fleuve transfrontalier entre Hendaye et Irun ce lundi 22 novembre en soirée.

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Bougies et flambeaux en mains, entre 800 et un millier de personnes ont rendu hommage à ce migrant d’origine africaine mort en tentant de rejoindre la France et dont le corps a été retrouvé samedi 20 novembre dans la Bidassoa.

« On ne les traite pas comme des êtres humains »

« Je ressens de la tristesse et de l’impuissance car les gouvernements ne font rien et ne traitent pas les migrants comme des êtres humains » déplore une des manifestantes basques interrogées par France 3 Euskal Herri.

Lucie Bortayrou, présidente de l’association Diakité, a réagi vivement à cette nouvelle disparition de migrant dans la Bidassoa : « Pour nous, c’est terrible, c’est un drame. Quand on a vu les contrôles se renforcer il y a quelques mois, on craignait le pire, mais on espérait que ça n’allait pas se passer. On se disait : on ne va quand même pas attendre des morts sur la plage de Hendaye. Et puis c’est arrivé, et ça continue."

Il faut savoir que ces jeunes âgés de 15 ou 16 ans, ils passeront. Ils ont déjà traversé la moitié du continent africain, ils se sont jetés dans l’océan atlantique dans des bateaux de fortune, donc ils ont déjà risqué leur vie des centaines de fois. Et quand ils arrivent ici, leur but est tout proche

Lucie Bortayrou - Présidente de l'association Diakité

France 3 Eushal Herri

"Ils voient le pont et ils se disent «  ben bien sûr que je vais passer, ce n’est pas ça qui va m’arrêter ! Donc ils sont prêts à prendre tous les risques pour arriver à destination qui est le territoire français car la plupart d’entre eux sont francophones. Ils viennent ici pour travailler et s’installer. »

Sécuriser le parcours entre Hendaye et Bayonne

Pour Lucie Bortayrou, le premier risque c’est cette frontière qui est devenue « hermétique ».
« Ils prennent des voies extrêmement dangereuses pour la franchir la frontière : la Bidassoa, les voies ferrées et même la montagne où des drames arrivent. "

Ces jeunes migrants ne connaissent pas notre territoire donc ils se perdent. 

Lucie Bortayrou

France 3 Euskal Herri

Les manifestants présents lundi soir demandent que le parcours des migrants soient au moins « sécuriser » entre Hendaye et Bayonne pour ceux qui arrivent à franchir la frontière.

Plusieurs centaines de personnes françaises et espagnoles se sont rassemblées sur le pont Saint-Jacques qui enjambe la Bidassoa le fleuve transfrontalier entre Hendaye et Irun ©France 3 Euskal Herri Pays basque


« Il faut tous se mettre autour de la table avec les bénévoles et la mairie pour imaginer un dispositif pour les sécuriser jusqu’au centre d’accueil de Bayonne et qu’ils puissent poursuivre leur voyage », insiste la présidente de Diakité. Dimanche 21 novembre, 300 personnes s’étaient rassemblées à Irun pour dénoncer la mort des migrants.

Depuis le début de l’année, ce jeune migrant d’origine africaine ( son identification est toujours en cours ce mardi 23 novembre à la mi-journée) est la troisième personne à se noyer dans la Bidassoa, entre Hendaye et Bayonne. En avril, d’un jeune Erythréen qui s’était donné la mort à Irun. Avec les trois migrants décédés, percutées par un TER sur les voies ferrées à Saint-Jean-de-Luz le 12 octobre dernier ( article lien)  cela porte à sept le nombre de victimes qui ont trouvé la mort à la frontière franco-espagnole. Un parcours périlleux pour ces candidats à l'exil. 

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