Les Artisans de la Paix ont fait beaucoup de chemin. Ils ont mobilisé jusqu'à réunir 11 000 personnes à Paris le 9 décembre et après avoir livré les dernières caches d'armes d'ETA en avril dernier. Le Pays Basque tout entier a vécu une année exceptionnelle.
Louhossoa, décembre 2016. 5 personnes sont arrêtées dans une maison. Elles voulaient neutraliser des armes appartenant à l’organisation terroriste ETA (Euskadi Ta Askatasuna, Pays basque et Liberté).
Fondée en 1959, cette organisation tue une première fois en 1968. Elle fera plus de 800 morts jusqu’en 2009, dans sa lutte pour l’indépendance au Pays basque.
En 2011, un groupe de contact international révèle, sous l’égide de Kofi Annan, une feuille de route pour la Paix. Quelques heures plus tard, l’ETA annonce un arrêt des attentats.
Les 5 de Louhossoa, estimant que rien n’a évolué entre l’ETA et les Etats français et espagnols, décident de prendre cette initiative, 6 ans après.
Ils sont présentés au parquet antiterroriste de Paris, puis libérés.
Leur action provoque un élan de sympathie et de solidarité dans la population. On les appellera désormais les « Artisans de Paix ». De nombreux groupes vont se mobiliser jusqu’au 8 avril 2017, jour où 8 caches d’armes sont dévoilées à la police, pendant qu’un grand rassemblement se déroule place St-André à Bayonne.
L’ETA déclare ce jour-là être totalement désarmée.
Une année hors-norme
Le 9 décembre dernier, le mouvement Bake Bidea (Le chemin de la Paix) organisait une grande manifestation à Paris. Le but, une nouvelle fois, demander à la France et à l’Espagne de s’impliquer dans ce « processus de Paix », en modifiant sensiblement les conditions de détention des prisonniers basques en lien avec l’ETA. Ils sont 310 actuellement, dont 63 dans des prisons françaises.
11 000 personnes défilent aux côtés de nombreux élus de toutes tendances confondues. Lors des prises de parole, devant les Invalides à Paris, le président de l’agglomération Pays basque déclare que l’inaction des Etats français et espagnols génère un risque réel de retour en arrière, et de radicalisation de certains individus, pouvant remettre en question les progrès obtenus par les Artisans de Paix ces dernières années.
De Louhossoa à Paris, ce magazine revient sur une année hors norme dans l’histoire du Pays basque, marqué par de nombreuses année de violences et de souffrances pour la population, et les familles de victimes.
"LE PARI DE LA PAIX" un magazine de Emmanuel Clerc, Rémi Poissonnier et Brigitte Sandeaux-Cadet
Liens utiles
- Mouvement pour la paix
- Soutien aux prisonniers basques
- association des victimes de l’ETA