Ours dans les Pyrénées : après l'hibernation, Claverina de retour côté français

Depuis plusieurs semaines, l'ourse slovène introduite à l'automne a repris ses "mouvements exploratoires" après une hibernation de courte durée côté aragon. Depuis vendredi 19 avril, elle a passé la frontière et se retrouve au pays basque français. 

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D'après la préfecture des Pyrénées-Atlantiques (communiqué), la femelle n'ayant pas donné naissance à un ourson ne serait pas dangereuse : "Elle ne présente pas de risque particulier pour les usagers de la nature.

La préfecture précise que des informations sont disponibles sur les comportements à tenir et préconiser en cas de confrontation, sur le site de la DREAL de l'occitanie.
Car sur 60 cas étudiés de confrontation entre l'homme et l'animal, l'ours fuit dans 78 % des cas et pour 19 % reste indifférent.

Son parcours depuis le réveil

Claverina a fréquenté les montagnes de la Navarre espagnole au printemps, et notamment les versants chauds, juste au sud de la frontière française.

Son entrée en France marque la reprise de déplacements larges de découverte du territoire. L’animal lâché en octobre 2018 ne semble toujours pas fixé sur une zone particulière. Son dernier emplacement connu à la date du 25 avril 2019 se situait sur la commune d’Alçay Alçabéhéty-Sunharette.

Suivre sa position

Quarante ours bruns ont été décomptés dans les Pyrénées en 2018, en incluant les deux ourses réintroduites en Béarn en octobre, ce chiffre pouvant être sous-évalué, a indiqué début avril le ministère de la Transition écologique.
Et ce sur une surface de 7400 km² contre 1.400 km², précédemment.

Claverina pérégrine donc, en ce moment, au Pays basque français et Sorita est encore en phase hivernale dans les haute-pyrénées.
Leur présence est une nouvelle que certains, côté éleveurs, accueillent de façon mitigée...
Les ourses sont suivies grâce à un collier équipé d'un émetteur qui permet de suivre leurs déplacements.

Les localisations de l'animal sont désormais connues et consultables sur le site de la dreal. Il est possible d'appeler un numéro d'un répondeur indiquant la dernière position des ours, éventuellement, dans votre secteur...

Regardez les vidéos (novembre 2018) collectés par le réseau ours/ ONCFS, sur les différents ours dans les Pyrénées.
 

 

Des mesures "d'effarouchement"

Le 17 avril dernier, le ministère de l'Agriculture avait indiqué que :

des mesures "d'effarouchement" des ours vont être lancées dans les Pyrénées dans les semaines à venir pour protéger les troupeaux de la prédation de la quarantaine d'ours décomptés dans le massif.

Dans ce cadre, les préfets pourront accorder des dérogations de deux types:

  • les bergers pourront pratiquer un effarouchement "simple" par des moyens "sonores ou lumineux"
  • par des personnels qualifiés comme les louvetiers (chasseurs assermentés dont le rôle est de faire baisser des populations de prédateurs envahissantes) seront autorisés à pratiquer un effarouchement "renforcé" via des tirs non létaux.

    Enfin, un "renforcement de la protection des troupeaux" passant par une "augmentation des moyens financiers" destinés à la construction de cabanes, hangars ou clôtures en estive pour mettre les troupeaux à l'abri durant la nuit.
 

Le préfet d'Occitanie Etienne Guyot devrait rendre publique "fin avril-début mai" la feuille de route "pastoralisme et ours", bilan des préconisations pour accompagner les éleveurs face à la prédation des ours sur leurs troupeaux.

Les défenseurs de l'ours sauvage

Ces mesures avaient été annoncées oralement par le ministre Didier Guillaume devant le congrès de la Confédération paysanne à Tours, suscitant une réaction immédiate des défenseurs des ours sauvages qui les jugent "inadéquates, inutiles, contre-productives et illégales"   

Par ailleurs, les associations Ferus et Pays de l'Ours-ADET ont critiqué dans un communiqué des "tirs à balle  plastique" sur les ours en rappelant qu'il s'agit d'une des "trois seules espèces de mammifère en danger critique d'extinction en France et alors que la très grande majorité des groupements pastoraux touchés par la prédation n'a pas mis en place des moyens de protection adaptés".
    Les militants estiment que l'effarouchement est "la mission des chiens de protection" qui doivent être en nombre suffisant, et critiquent les éleveurs d'estive qui "refusent" ces protections, préfèrant le "ranching à l'américaine" et laisser leur bétail en liberté.

    Ces ONG soulignent que l'ours brun bénéficie d'un statut de protection particulier au niveau européen, les interventions d'effarouchement n'étant possible qu'à la condition "qu'il n'y ait pas d'autre solution et que cela ne nuise pas à la conservation de l'espèce".
   
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