À Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, un exercice grandeur nature a mobilisé trente-cinq pompiers pour une simulation de séisme : un parking effondré, des victimes piégées sous les décombres, drones et unités cynophiles en action. Sur le chantier de démolition de la tour Gavarnie, la ville offre ainsi un cadre d’entraînement réaliste et unique aux équipes de secours.
À Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, le chantier de démolition de la tour Gavarnie a servi de terrain d'entraînement pour un exercice de sauvetage d’envergure. Un scénario de catastrophe a été imaginé : un séisme fictif entraîne l’effondrement d’un parking de quatre étages, piégeant quinze victimes sous les décombres. Mais ici, pas de véritable urgence. Il s'agit d'un exercice de simulation conçu pour renforcer les compétences des pompiers et autres services de secours locaux.
Scénario réaliste
"Dans ce parking, par définition, il y a des voitures et aussi des gens dedans. L'objectif est de faire intervenir les sapeurs-pompiers du Sdis 64 en toute sécurité, et en consolidant la structure pour leur permettre d'accéder aux victimes et de les faire sortir le plus vite possible", explique le capitaine Renaud de Buron, commandant du centre d'incendie et de secours de Mourenx-Artix. Le réalisme est poussé à l'extrême. "Les voitures, on ne les a pas préparées au préalable, elles ont vraiment subi la chute des matériaux, donc on est proche malheureusement de ce que l'on retrouverait dans le cadre d’événements comme en Espagne à Valence, ou comme les tremblements de terre ou des explosions de gaz dans un bâtiment," poursuit-il.
Avec trente-cinq sapeurs-pompiers en action, dont des équipes de désincarcération, des unités cynophiles et des télépilotes de drones, l’exercice a nécessité une coordination poussée des différentes spécialités. "Là, vous entendez les équipes de secours routiers qui interviennent pour tenter de désincarcérer les deux personnes coincées à l'intérieur du véhicule, et au-dessus de notre tête, vous entendez des drones qui nous permettent de visualiser plus rapidement les victimes sur le chantier," précise le capitaine.
Situation réelle
Si le scénario est imaginé, le stress, lui, est bien réel. "On est sur une manœuvre très atypique et parmi les victimes il y a de vraies personnes qui ont joué le jeu de venir se cacher dans les décombres et on leur demande de se manifester en criant au secours, à l'aide, ce qui génère un stress pour stimuler les sauveteurs."
On a toutes les conditions réelles pour travailler, c'est une chance, on en profite.
Lionel MornayLieutenant au centre de secours Mourenx-Artix
"On est sur un état de catastrophe, avec beaucoup de paramètres à prendre en compte", ajoute le lieutenant Mornay. "Il y a une sécurisation de l'ensemble du chantier à faire en amont pour travailler efficacement. L'objectif des exercices, c'est de voir tous les points positifs, ou à améliorer, et qui nous serviront certainement après analyse à l'avenir si on était confrontés à ce genre d’événement."
Opportunité unique pour les secours
Pour Patrice Laurent, maire de Mourenx, ce type de simulation est une chance unique : "C'est un bâtiment qui est en pleine démolition, et on profite de la rénovation urbaine pour être le théâtre d'exercices. Aujourd'hui ce sont les pompiers, ça peut être les gendarmes aussi."
Ça permet d'offrir de belles conditions d'exercices pour les forces de l'ordre ou les secours.
Patrice LaurentMaire de Mourenx
La démolition de la tour Gavarnie fait partie d’une transformation plus vaste du quartier, avec une volonté de renaturation pour offrir plus de verdure et d’espace aux habitants. "Ici, on est sur de la renaturation, pour amener un peu de verdure et de respiration à l'intérieur d'un quartier", explique Patrice Laurent. En parallèle, une prochaine simulation est déjà prévue lors de la démolition prochaine de l’immeuble du Belvédère.