Double meurtre à l'hôpital de Pau. Romain Dupuy reste en Unité pour malades difficiles

Auteur d'un double meurtre en 2004, Romain Dupuy demande depuis plusieurs années à quitter l'Unité pour malades difficiles de l'hôpital de Cadillac. Ce mercredi, le juge des libertés et de la détention a constaté son "incompétence" pour décider d'un transfert vers une unité de psychiatrie générale.

C'est un nouvel échec pour Romain Dupuy. Il ne quittera pas l'unité pour malades difficiles (UMD)  de Cadillac, où il est interné depuis 2017. L'auteur d'un double meurtre à l'hôpital de Pau demandait à intégrer une unité de psychiatrie générale.

"Incompétence"

Une demande approuvée par un comité de suivi médical, mais qui nécessitait encore une validation de la préfecture. Mardi 6 janvier, un représentant de la préfecture avait rappelé l'opposition des services de l'Etat à une telle requête devant un juge des libertés et de la détention, soulignant le risque de troubles à l'ordre public. Ce mercredi, Romain Dupuy a appris que le juge judiciaire en charge de la décision de ce transfert était "incompétent". Et qu'il resterait donc dans cette unité pour malades difficiles.

"J'ai foi en mon client"

"Je suis stupéfaite. C'est un maintien arbitraire, illégal et irrégulier", réagit Hélène Lecat. "On méprise les alertes nombreuses des psychiatres qui disent que Romain Dupuy ne correspond plus à la définition du malade difficile et n'a plus rien à faire en UMD. Ce sont les considérations sur du prétendu, du conditionnel, de la préfecture, qui prévalent sur du médical avéré".

L'avocate décrit Romain Dupuy comme une personne "très résiliente". En 2004, Romain Dupuy avait poignardé à mort une infirmière et une aide-soignante. Interpellé quelques semaines après les faits, il a rapidement intégré l'UMD de Cadillac et sera déclaré pénalement irresponsable.  "J'ai foi en mon client. Je sais qu'en Centre médico psychologique ça se passe très bien, qu'il est entouré par sa famille. Il a obtenu, seul, la levée de sa curatelle simple", souligne Me Lecat. 

Dix-huit ans après les faits, mon client m'apparait encore être le rebut de l'humanité. Je rappelle que l'UMD doit être un sas temporaire, pour une durée de 12 à 18 mois. Sauf pour mon client, parce qu'il s'appelle Romain Dupuy.

Me Hélène Lecat, avocate de Romain Dupuy

à Rédaction web France 3 Aquitaine

Me Lecat l'assure, "le combat continue". "On résistera ailleurs", prévient-elle.  Les avocats de Romain Dupuy ont notamment saisi le tribunal administratif et se sont pourvus en Cassation pour attaquer la décision du 17 juin 2022, par laquelle la cour d'appel de Bordeaux annulait l'autorisation de transfert accordée par un juge des libertés et de la détention quelques jours plus tôt. 

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