Grippe aviaire : ces éleveurs et particuliers qui refusent de confiner leurs volailles dans les Pyrénées-Atlantiques

Alors qu'un arrêté a passé au niveau "élevé" le risque relatif à la grippe aviaire en France métropolitaine, certains propriétaires de volailles refusent de confiner leurs bêtes. La Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Atlantiques prévient, ils ne seront pas indemnisés en cas de contamination.

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Dans les campagnes, certains éleveurs se disent las de ces confinements à répétition. D'autres prédisent même une crise sociale sans précédent" (Modef).  Et sur le terrain, des éleveurs vont jusqu'à boycotter la mise à l'abri des animaux. « C’est ici que mes poulets sont les plus heureux, à l’extérieur », lance cet éleveur béarnais installé à Momas. Pour lui, le grand air n’est pas négociable. Il a choisi de laisser ses 550 poulets vivre sur ses 2000m2 de terrain.
« Nous sommes sur un système d’élevage autarcique », précise Jean-Louis Campagne. "On reçoit les poussins et on élève les animaux, on les transforme et on les vend par la suite. Il n’y a pas de d’intervention extérieure donc on ne peut pas contaminer d’autres élevages ».
Une contestation obervée ailleurs en France notamment dans les Deux-Sèvres.

Effectivement, depuis le 5 novembre dernier, tous les élevages de volailles doivent enfermer leurs animaux pour éviter les contacts avec les oiseaux migrateurs. Ces derniers peuvent potentiellement être porteurs du virus d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP).
Cette mesure est le résultat d’un arrêté pris le même jour rehaussant le niveau de vigilance dans le pays.

Un peu plus loin à Mazerolles, Natie Gillet compte une vingtaine de volailles dans sa basse-cour. L’obligation concerne aussi les particuliers. Mais cette retraitée refuse d’enfermer ses canards poules et oies. « Pour les professionnels, c’est vraiment une industrie », dit Natie Gillet, « ils ont 3000 voire 4000 ou 5000 bêtes, c’est différent".

Ne traitons pas un particulier comme un professionnel.

Natie Gillet

Un mouvement de résistance vue d’un mauvais œil par la Chambre départementale d’Agriculture. Elle met en avant une progression du virus dans plusieurs pays voisins comme l’Italie ou encore la Belgique. « Les scientifiques sont unanimes », rappelle Bernard Layre, président de la Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Atlantiques, « sur le fait de dire que dans ce contexte où il y a de manière très conjoncturelle une pression aussi forte, il est indispensable de mettre sous abri pour éviter d’abord l’introduction du virus et ensuite la propagation ».

► Grippe aviaire dans les Landes : la "mise à l’abris" des canards oblige les éleveurs en plein air à s’adapter

Les éleveurs refusant d’appliquer ces mesures ne seront pas indemnisés en cas de contamination prévient la Chambre d’agriculture. Alors que plusieurs foyers ont d’ores et déjà été recensés en France, plusieurs cygnes ont été retrouvés morts vendredi dernier sur le lac de Madine, en Lorraine.

Ce n’est pas le premier épisode de grippe aviaire qui frappe le pays. L'hiver dernier, 500 foyers d'influenza aviaire avaient été recensés en France. Ils se situaient principalement dans le Sud-Ouest. Plus de 3,5 millions de volailles avaient dû être abattus. Il s’agissait essentiellement de canards.
 

 

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