Déjà plus de 7 000 éclairs en juin dans le département. C'est plus du double des années record selon Météorages, filiale de Météo France installée à Pau, qui travaille sur l'anticipation des phénomènes sévères.
Les orages se multiplient en Aquitaine depuis plusieurs jours, et surviennent le plus souvent, en fin de journée. Les dégâts s'accumulent comme ce mardi 20 juin au Pays Basque, avec de fortes chutes de grêle sur les cultures de piment à Espelette.
Forte activité électrique
A Pau, des ingénieurs documentent et travaillent depuis 1987 sur les orages à Météorages, une filiale de Météo France. Si le département des Alpes-de-Haute-Provence est celui qui a subi la plus grosse activité en métropole ces trente dernières années, les Pyrénées-Atlantiques connaissent une forte activité électrique, notamment en juin.
Il y a eu trois années record en 2003, 2009 et 2013 avec environ 3000 éclairs qui ont frappé le sol. L'an dernier, on a eu un record absolu avec plus de 4500 éclairs en juin 2022 et 206 000 en France
Stéphane Schmitt, expert à Météorages.A France 3 Pau sud-Aquitaine
Le record est pulvérisé ce mois-ci. "On a déjà atteint plus de 7000 éclairs", dit le spécialiste qui note aussi une précocité d'année en année.
"On va atteindre des records comparables à des mois de juillet et d'août. Les orages sont quand même entre juin et août et tout se décale. Ils commencent désormais en mars et s'étalent jusqu'en novembre".
Comme on le voit, les orages sont souvent localisés. "Dans le département, il y a de grandes disparités. certains secteurs ont été plus impactés que d'autres, notamment en Béarn comme la région paloise, un triangle Navarrenx, Mourenx, Monein et Oloron et Soumoulou. Biarritz ne connaît presque pas d'orages par exemple" précise Stéphane Schmitt.
Des causes difficiles à expliquer
"On voit depuis samedi de vastes systèmes dépressionnaires qui viennent d'Espagne et qui se déplacent par un flux de sud-ouest/nord-est sur la France", poursuit l'expert.
Les spécialistes en climatologie n'expliquent pas encore clairement les raisons d'intensification des orages, toujours difficiles à prévoir. "Il y a plus de chaleur qui provoque ces orages, mais le réchauffement climatique n'est qu'un élément du puzzle. Et on ne sait pas si les orages vont s'accroître", indique le service de presse de Météo-France.
Mieux anticiper
Les orages deviennent préoccupants pour les activités agricoles et industrielles et aussi pour toutes les activités extérieures avec du public.
"Il y a trente ans, notre activité était dédiée au secteur professionnel. Les gestionnaires de réseaux électriques, ferroviaires faisaient appel à nous pour protéger leurs installations. Et on assiste depuis plusieurs années à une prise de conscience du risque de pertes humaines", selon Stéphane Schmitt.
Aussi, les équipes de Météorages travaillent sur des modélisations plus précises des phénomènes extrêmes.
"On arrive à identifier à une heure la sévérité d'un orage mais on veut encore progresser en la matière. On travaille sur le développement d'un algorithme pour mieux anticiper les phénomènes sévères. On travaille sur la qualification de la probabilité de la grêle", précise Stéphane Schmitt.
Ce nouvel algorithme permettrait de fournir des informations plus détaillée aux entreprises et aux particuliers.