Vol de cuivre : "c'est un pillage en règle, tout y passe" : le ras-le-bol des maires face aux effractions qui se multiplient

À peine réparés, certains candélabres sont à nouveau pillés. Des centaines de mètres de câbles en cuivre disparaissent régulièrement dans plusieurs communes du Béarn. Les maires sont en colère et dénoncent un préjudice financier important pour leurs communes. Ils en appellent à la vigilance des citoyens.

"Nous sommes persuadés qu'il y a un réseau derrière tous ces vols !" La maire de Lescar, près de Pau, ne décolère pas. Depuis un an, Valérie Revel constate des vols en série sur les éclairages publics de sa commune.

La facture des réparations s'élève déjà à 150 000 euros. "C'est un pillage en règle : l'éclairage public, les plaques d'égout, la signalétique, tout y passe", explique l'élue. 

C'est un puits sans fond ! Depuis le début de l'année, 80 candélabres ont subi des vols. À peine réparés, ils sont à nouveau pillés.

Valérie Revel

Maire de Lescar

Près de 10 000 euros la tonne de cuivre

Le prix du cuivre ne cesse d'augmenter et l'envolée attire les trafiquants. En 2020, une tonne coûtait 5 700 euros, contre près de 10 000 euros en juin 2024. Les voleurs agissent le plus souvent la nuit, sur les réseaux électriques et téléphoniques. Ils récupèrent les câbles à l'intérieur des gaines et des poteaux d'éclairage pour revendre le cuivre qu'ils contiennent.

En Béarn, cela fait un plus d’un an que l’éclairage public de plusieurs communes de l’agglomération de Pau subit d’importants actes de vandalisme.  Pour le Procureur de la République de Pau, il est encore trop tôt pour parler de réseaux organisés pour la revente de ces matériaux très recherchés. 

Une dizaine de faits sur l'agglomération paloise nous ont été signalés. Nous mettons le paquet pour retrouver les voleurs

Rodolphe Jarry

Procureur de la République de Pau

 Plusieurs enquêtes sont en cours. La police surveille notamment les revendeurs de métaux du secteur pour déceler un éventuel réseau.

"C'est la psychose"

Les communes de Lescar, mais aussi Uzein, Lons ou Denguin font partie des villes touchées par ces vols à répétition. Une première à Denguin, où le maire Gilles Tesson vit très mal cette situation. "C'est la psychose ! Les agents de la commune font le tour de la ville tous les matins pour constater les éventuels actes de vandalisme", confie-t-il.

Récemment, toute une partie de l'éclairage des équipements sportifs de sa commune se sont retrouvés hors service après un vol de câble. "Ils nous ont tout arraché autour du stade, à l'abri des caméras de surveillance. Facture : près de 15 000€ pour réparer l'éclairage des tennis", ajoute Gilles Tesson.
Ces vols à répétition représentent un lourd préjudice financier pour ces petites villes. Elles ne sont pas assurées contre ce risque. Et l'argent doit être trouvé au détriment d'autres priorités, dans un budget communal déjà serré.

Très franchement, on en a marre. C'est une grande lassitude. Moi, je suis fatigué de tout ça.

Gilles Tesson

Maire de Denguin

Appel à la vigilance

"On ne veut pas baisser les bras", affirme Valerie Revel, la maire de Lescar. "L'idée est de mobiliser les habitants de nos communes pour qu'ils soient vigilants, par exemple pour signaler des comportements suspects près des éclairages publics", précise l'élue béarnaise.
Aux vols de câbles électriques et bouches d'égouts en fonte, s'ajoutent aussi ceux de pots catalytiques sur des voitures dans l'agglomération paloise. Les métaux qu'ils contiennent se revendent une petite fortune. 

Le phénomène est national, et pas seulement sur le réseau électrique. Ainsi, en 2023, l'opérateur Orange a vu s'envoler 1 200 km de câbles de son réseau téléphonique. Un préjudice de plusieurs millions d'euros.

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