Pyrénées-Atlantiques : vous avez gagné un cadeau à retirer dans un magasin de meubles, gare aux déconvenues !

La préfecture des Pyrénées-Atlantiques et la direction de la répression des fraudes alertent sur des pratiques commerciales trompeuses récurrentes relevées dans certains magasins de meubles éphémères comme c'est le cas à Pau.

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L'histoire commence le plus souvent par un courrier, reçu dans la boîte aux lettres. Ca ressemble à une bonne nouvelle : un lot à venir retirer dans un magasin de meubles nouvellement installé. Régulièrement, la même histoire se termine aussi par des victimes désemparées et délestées de quelques milliers d'euros.

Alors qu'un nouveau magasin suspect a ouvert ses portes dans l'agglomération paloise, Sophie Jaffrezo, cheffe du service concurrence, consommation et répression des fraudes à Pau, alerte sur des pratiques commerciales trompeuses, récurrentes dans les Pyrénées-Atlantiques. Elle détaille le procédé frauduleux :

Une fois que les personnes se rendent dans le magasin, on les informe qu'elles sont les grandes gagnantes d'un lot, le plus souvent un voyage. Et c'est là que l'équipe du magasin lance l'opération de vente.

Sophie Jaffrezo, cheffe du service concurrence, consommation et répression des fraudes à Pau

Remises en cascade

Une fois appâtées par le gain, les victimes sont entourées par le personnel de la boutique. Un vendeur leur propose alors de jeter un œil à la marchandise, et leur fait miroiter une ristourne. "Il peut leur proposer une réduction de l'ordre de 2 000 euros sur un canapé affiché à 6 000 euros, poursuit Sophie Jaffrezo. Ensuite le patron arrive et offre un rabais de 1 000 euros supplémentaires, le comptable intervient… Tout s'enchaîne."

Tous tiennent des rôles très bien définis, et leur discours commercial est parfaitement rodé. Les victimes décrivent le sentiment d'être sous pression, de ne pas réussir à échapper à l'argumentaire commercial.

Sophie Jaffrezo, cheffe du service concurrence, consommation et répression des fraudes à Pau

Quelques heures suffisent à convaincre le client potentiel de la bonne affaire, puis à conclure la vente.  Le meuble est ensuite livré le jour même, avec reprise de l'ancien mobilier, renforçant l'idée qu'il n'est plus possible de faire marche arrière.

"En général, c'est là que les gens réalisent que le mobilier ne leur convient pas, qu'il est de mauvaise qualité, que le prix avait été gonflé ou encore qu'ils n'avaient pas les moyens de se l'offrir. Surtout quand ils ont pris l'offre de crédit proposée par le magasin, avec des taux d'intérêts pouvant aller jusqu'à 15 %", souligne la cheffe de la répression des fraudes.

Rétractation refusée

Depuis la loi Hamon, le consommateur dispose d'un délai de 14 jours pour se rétracter. S'il décide d'exercer ce droit, le vendeur est tenu de le rembourser. Pourtant, dans le cadre de ces magasins éphémères, l'acheteur se retrouve confronté à des vendeurs qui lui refusent ce droit à la rétractation et deviennent agressifs. Si les plus insistants parviennent  parfois à récupérer leurs anciens meubles et leur chèque d'acompte, beaucoup se retrouvent lésés.

Plaintes récurrentes

"Il y a environ une ou deux ouvertures par an, avec des enseignes qui s'installent pour des courtes durées, de quelques semaines à deux ou trois mois. Systématiquement, nous recevons des plaintes, pour des montants de plusieurs milliers d'euros", assure Sophie Jaffrezo.

Quelles sanctions ?

Ce vendredi 24 septembre, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques est passé à l'action. Après la réception de plaintes de consommateurs, la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) du département a enjoint la société CR DISTRIBUTION qui exploite le magasin d’ameublement à l’enseigne « STOCK + » situé au 8 avenue Ampère à LONS de cesser les agissements illicites suivants :
• recevoir un paiement ou une contrepartie, sous quelque forme que ce soit, avant l'expiration
d'un délai de sept jours à compter de la signature d’un bon de commande ;
• livrer le consommateur avant la fin du délai de rétractation de 14 jours sans respecter les
dispositions de l’article L. 221-25 du code de la consommation.

Ces pratiques commerciales trompeuses et agressives sont sanctionnées par la loi. L'auteur encourt jusqu’à deux ans de prison et 300 000 euros d'amende. La direction départementale de la protection des populations appelle toute personne s'estimant victime de telles pratiques à prendre rapidement contact avec les enquêteur du service de la répression des fraudes par téléphone au 05.47.41.33.80 ou par mail ddpp@pyrenees-atlantiques.gouv.fr

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