C’est un coup dur pour les habitants de la vallée des Aldudes. Le secteur déjà menacé par l’exode rural s’apprête à perdre son unique bureau de poste.
La nouvelle est tombée en décembre dernier. Au pays Basque, la direction de la Poste a décidé de fermer son unique bureau de poste de la vallée des Aldudes.
Un service de proximité essentiel grâce auquel les habitants peuvent envoyer des colis, retirer de l’argent ou simplement, acheter des timbres.
L’agence qui couvre aussi les communes d’Urepel et de Banca était ouverte quatre après-midi par semaine et proposait des services de produits courrier mais aussi des opérations financières de base.
Les habitants du village ne comprennent pas une telle décision et ont le sentiment d'être encore un peu plus isolés dans cette vallée confrontée à une baisse de la population .
Au moment où les maires ruraux de France demandent à l’Etat de suspendre « toute réorganisation de service public, » pendant le grand débat national voulu par Emmanuel Macron, cette décision risque d’accentuer le sentiment d’abandon ressenti chez les élus des zones rurales.
[Communiqué de presse] Pendant le Grand débat, la démolition continue ⚠
— AMRF (@Maires_Ruraux) 29 janvier 2019
Les @Maires_Ruraux demandent à l’État de suspendre toute réorganisation de service public en cours allant dans le sens de fermeture (écoles, hôpitaux, trésoreries, transports, etc.) ➡https://t.co/vUXm3VtLld pic.twitter.com/GgGmlEuzow
Même s’ils se sentaient "menacés" depuis quelques temps, des édiles de la vallée déplorent ce choix. Dans un communiqué, la mairie d’Urepel, 306 habitants, proteste contre une fermeture qu’elle juge "arbitraire et fruit d’une rentabilité qui semble être, inexorablement, la seule logique en matière de politique publique d’aménagement de territoire".
La Poste des Aldudes ferme. L’administration du groupe La Poste veut fermer la seule agence postale de la vallée ! Mais pourquoi donc encore et toujours ce sinistre desengagement des services publics dans les territoires ruraux ? Voir réaction de la mairie d’Urepel. pic.twitter.com/WL4enGjFul
— Urepeletik (@MairieUrepel) 26 janvier 2019
Un sentiment de colère partagé au-delà de la vallée. Le président de la Communauté d'agglomération Jean-René Etchegaray évoque un coup dur et une marque de mépris.
La fermeture de la seule agence postale de la vallée des #Aldudes est un coup dur pour le #PaysBasque. Déserter les communes rurales pour un service public tel que La Poste est une marque de mépris pour l’histoire de notre territoire et ses habitants. #laposte https://t.co/kWJ5NbSBYw
— Jean-René Etchegaray (@JreneEtchegaray) 27 janvier 2019
Le sénateur LR Max Brisson, appelle lui à mener, comme en vallée d'Aspe, une réflexion globale sur la présence des services publics sur l'ancien canton de Baigorry.
Vendredi, après la décision de maintenir la trésorerie de Bedous, le préfet nous invite à une approche globale et transversale sur les services publics en vallée d’Aspe. Aujourd’hui, on apprend en vallée des Aldudes la fermeture unilatérale du bureau de poste de Urepel. Colère !
— Max Brisson (@MaxBrisson2014) 28 janvier 2019
La direction de la Poste promet de maintenir un service postal aux Aldudes. Elle propose de tranformer le bureau. Pour cela deux solutions : un point relais chez un commerçant ou une agence postale communale. C'est maintenant à la mairie des Aldudes de trancher.
Les services publics font partie des quatre grands thèmes du débat national. Dans sa lettre aux Français, Emmanuel Macron demandait s'il fallait en supprimer certains. Au Pays basque, nombreux sont ceux qui aimeraient ne pas les voir disparaître.
Pour la Poste il ne s'agit pas de fermeture mais d'une transformation de services. Ecoutez l'interview de Ozel Vural, directeur de territoire Pays basque :