La cour d'appel de Paris a décidé jeudi de placer en détention provisoire l'ancien chef de l'aile politique de l'organisation séparatiste basque ETA, Josu Ternera, réclamé par la justice espagnole dans trois dossiers terroristes, a annoncé le parquet général.
Le leader indépendantiste, Josu Ternera arrêté mi-mai en France après plus de 16 ans de cavale, avait été "placé en rétention judiciaire" mercredi soir compte-tenu des demandes espagnoles, immédiatement après avoir obtenu sa remise en liberté dans les procédures françaises le visant.
Réclamé par l'Espagne
Le parquet général lui a notifié jeudi "un mandat d'arrêt européen et deux demandes d'extradition" de Madrid, selon le communiqué. Le mandat d'arrêt européen vise "sa participation à une organisation terroriste" de 2004 à 2007, selon une source judiciaire.
Une des demandes d'extradition est émise afin de juger Josu Ternera pour son rôle présumé dans un attentat commis en 1987 contre une caserne de la garde civile à Saragosse, dans le nord de l'Espagne, qui avait fait 11 morts, dont cinq enfants.
L'autre concerne son implication présumée dans l'assassinat, en 1980, d'un cadre du groupe Michelin en Espagne, selon cette source.
En France, la justice doit encore examiner les recours qu'il a formés contre ses deux condamnations par défaut à Paris, quand il était en fuite. Une audience procédurale doit se tenir à ce sujet le 28 juin à Paris.
Le chef de l'Eta à la fin des années 70
Josu Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea, de son vrai nom, a été à partir de la fin des années 70 le chef de l'appareil politique de l'ETA.
Il avait été interpellé une première fois en France en 1989, à Bayonne (Pays basque français) puis condamné à 10 ans de prison et expulsé vers l'Espagne après sa remise en liberté en 1996.
Il s'était alors petit à petit fait le promoteur de négociations de paix avec l'Etat espagnol, avant d'être mis sur la touche progressivement puis écarté de la direction du groupe en 2006.
Elu en 1998 au Parlement autonome basque espagnol, il avait été désigné en 1999 comme l'un des trois négociateurs de l'ETA dans le processus de paix finalement avorté. L'indépendantiste s'était évanoui dans la nature en 2002.