Des décennies qu'il transporte les voyageurs sur le premier sommet occidental de
la chaîne pyrénéenne: l'ancestral train à crémaillère de la Rhune, montagne dominant
à 905 m d'altitude la côte basque, souffle cette année ses 90 bougies.
Musique, théâtre, sculpture ou animations culinaires: le sommet, situé à la frontière franco-espagnole, a accueilli samedi une "journée anniversaire" alors qu'une exposition permanente a été installée pour toute la saison estivale.
Lancé en 1909 par trois entrepreneurs locaux pour favoriser l'essor du tourisme en chemin de fer de montagne, le projet de train n'a pas pris une ride depuis la fin des travaux en 1924 et le premier trajet du train à crémaillère.
Tous les jours, de février à novembre, deux wagons en bois, tractés par une locomotive d'époque, hissent les passagers de la gare de départ, situé sur la commune de Sare, au sommet à 905 mètres d'altitude. Le tout à 9 km/heure pour profiter des montagnes à perte de vue durant les 35 minutes de montée. À son sommet, la Rhune offre une vue panoramique sur les vallées des Pays Basque espagnol et français et sur les plages de la côte d'Anglet à Fontarrabie.
- 'Une vitrine sur le Pays Basque' -
Quatre-vingt-dix ans après sa construction, le succès est toujours au rendez-vous, souligne Jean-Claude Coste, président de l'Etablissement public des stations d'altitude qui exploite les équipements pour le compte du département des Pyrénées-Atlantiques."La fréquentation peut connaître des fluctuations dues à la météo mais elle est toujours croissante", renchérit Georges Labazée, président du Conseil général, propriétaire des installations."La Rhune, c'est 330.000 voyageurs en 2013 ainsi qu'environ 150.000 randonneurs qui montent à pied. Nous sommes dans les deux ou trois plus importants sites de cette nature en France", a-t-il estimé.
Avec un chiffre d'affaires de 4 millions d'euros en 2013, le petit train est aussi une grosse locomotive économique pour toute une région: "C'est une offre touristique quasi-incontournable et donc un gros vecteur d'emploi", confirme Jean-Baptiste Laborde, maire de Sare. Dix-sept salariés sont employés à l'année, tandis qu'une trentaine de saisonniers vient gonfler l'équipe en saison.
Le maire souhaite aussi développer les retombées économiques pour tout le territoire:
"Il faut parvenir à faire de la Rhune une vitrine sur le Pays Basque". "Il n'est pas qu'intéressant de faire venir plus de monde, il faut que les touristes renforcent notre économie locale".
Si la tentation de continuer à grandir est forte, "hors de question de faire un Walt Disney", assure cependant Jean-Claude Coste.
Une volonté aussi manifestée par Georges Labazée: "Le choix en 2012 de revenir dans le giron de la puissance publique permet au Conseil général de lier son action avec la commune de Sare pour la préservation des espaces naturels classés Natura 2000".