Des militants d'associations de défense de l'environnement et des élus basques ont manifesté samedi à Bayonne contre la ligne à grande vitesse (LGV) qui doit relier Bordeaux à l'Espagne en traversant le Pays Basque.
Plus de 100 tracteurs, suivis d'une quinzaine d'élus de communes des Pyrénées-Atlantiques, ouvraient la marche initiée par le Collectif d'associations de défense de l'environnement (Cade). Les manifestants venaient des Pyrénées-Atlantiques et départements aquitains de Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne. Ils étaient 8 000 à descendre dans les rues selon le décompte des organisateurs (3 000 pour la police).
Une pétition de 23.652 signatures
Les opposants au LGV dénoncent "l'inutilité" de nouveaux équipements entre Bordeaux et Hendaye et réclament la remise en état des voies existantes. Début octobre, le CADE avait remis en sous-préfecture de Bayonne une pétition de 23.652 signatures d'opposants au projet, dont plus de 180 élus locaux.
Une manifestation anti-LGV similaire, en décembre 2010, avait rassemblé plus de 10.000 personnes à Bayonne.
Les organisateurs craignaient cette fois une mobilisation moindre, car les gens ont "la fausse impression" que le projet va être enterré en raison des difficultés budgétaires actuelles, a expliqué à l'AFP Michel Dupérou, adjoint (DVD) au maire d'Ustaritz. "Or elles ne feront que reporter le projet".
La manifestation intervient au lendemain d'une réunion de comité de pilotage du projet ferroviaire Grand Sud-Ouest à Bordeaux, au cours de laquelle le préfet d'Aquitaine, Michel Delpuech, le coordonnateur, a souligné sa volonté de "veiller au respect du calendrier", entre enquêtes publiques à l'été 2013, et déclaration d'utilité publique fin 2014.
Priorités redéfinies par le gouvernement
Le préfet a notamment estimé que le travail de la commission SNIT (Schéma national des infrastructures de transport) chargée par le gouvernement de redéfinir les priorités sur les grands projets, ne doit "en aucun cas retarder l'avancement des procédures". La commission dévoilée il y a 10 jours par le ministre des Transports Frédéric Cuvillier doit rendre ses recommandations sous six mois.
Les axes grande vitesse Bordeaux-Hendaye et Bordeaux-Toulouse sont le prolongement de la LGV Tours-Bordeaux, dont le chantier a commencé début 2012, et qui doit mettre Paris à 2H05 de Bordeaux en 2017.