Le 18 mai 2018, un homme de 32 ans, roué de coups, tombait mort au pied du mur de la caserne des pompiers du quartier populaire de Saragosse à Pau. Un an après, la reconstitution des faits devra établir le rôle de chacun des mis en examen dont deux étaient mineurs au moment du drame.
Béli Nébié était arrivé en Béarn quelques mois avant le drame.
Il était venu rejoindre sa famille, d'origine burkinabée, après avoir habité plusieurs années en région parisienne.
Un véritable lynchage
Le soir du 18 mai 2018, aux alentours de 19 heures, son corps est retrouvé inerte par les secours qui n'arriveront pas à le réanimer.
Selon des témoins, la victime a été rouée de coups par une douzaine de jeunes du quartier. Certains évoquent un véritable lynchage.
Le drame s'est déroulé dans la plaine des jeux du quartier qui jouxte la caserne de pompiers. Que s'est-il passé entre Béli Nébié et cette bande de jeunes dont beaucoup étaient mineurs ? Béli Nébié a t-il donné le premier coup ? Les autres se seraient-ils soudés pour défendre l'un des leurs ?
Etablir les responsabilités de chacun
L'autopsie a révélé un décès suite à un oedème pulmonaire, non provoqué par la rixe.
Mais une deuxième expertise effectuée à la demande de la famille vient d'établir un lien direct entre les coups et l'oedème.
Trois jeunes ont été mis en examen dans cette affaire, pour homicide volontaire, dont deux mineurs.
Toute la matinée, ils ont dû expliquer et montrer aux enquêteurs et juge d'instruction comment s'est précisément déroulée la bagarre mortelle.
L'objectif étant d'arriver à établir les responsabilités de chacun.
Ils sont arrivés un par un, accompagnés de leur avocat et de leurs familles. La reconstitution a duré près de cinq heures mais il reste difficile de déterminer qui a porté le coup fatal.
L'instruction va se poursuivre et une troisième expertise médicale pourrait avoir lieu. Elle devra déterminer les causes précises du décès.
Nos reporters Laurianne de Casanove et Marc Lasbarrères ont assisté, en retrait, à la reconstitution :