Saint-Jean-de-Luz : Michèle Alliot-Marie mise en examen pour "prise illégale d'intérêt"

L'eurodéputée Michèle Alliot-Marie a été mise en examen le 21 février dans le cadre d'une enquête portant sur des mouvements de fonds suspects dans des associations festives de la ville.

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D'après le parquet de Nanterre, l'enquête avait ouverte en 2013, à l'époque où l'ex-ministre de droite était adjointe au maire de Saint-Jean-de-Luz.

Ces investigations portaient sur des mouvements de fonds suspects dans des associations locales chargées de l'organisation d'un festival présidé par le père de Mme Alliot-Marie.

Une subvention annuelle de 25 000 euros    

La justice reproche à Mme Alliot-Marie d'avoir participé en tant qu'élue municipale au vote d'une subvention à l'office de tourisme de Saint-Jean-de-Luz, qui finançait ensuite une association chargée de l'organisation du Festival des jeunes réalisateurs.

    Les sommes versées à cette association étaient de l'ordre de 25.000 euros par an, entre 2009 et 2013, date de la disparition du festival.
    Les avocats de l'ancienne ministre, qui fut en charge des portefeuilles de la Défense, l'Intérieur, la Justice et les Affaires étrangères de 2002 à 2011, Mes Christophe Ingrain et Rémi Lorrain, assurent pour leur part qu'elle n'a jamais participé au vote de ces subventions destinées au festival présidé par son père :

Sa non-participation aux votes n'a pas été notée sur les procès-verbaux des conseils municipaux

On a versé à la procédure les attestations de cinq personnes affirmant qu'elle n'avait pas pris part aux votes. On est sur une irrégularité purement formelle, il n'y a aucun enrichissement personnel.

    Les deux conseils de l'ancienne ministre ont assuré qu'ils allaient contester la mise en examen de leur cliente devant la cour d'appel.

L'enquête remonte à 2012

    L'enquête remonte à un signalement réalisé par la cellule antiblanchiment d'argent de Bercy, Tracfin, fin 2012. A l'époque, les magistrats s'intéressaient à des mouvements de fond suspects entre l'office de tourisme de Saint-Jean-de-Luz, bénéficiaire de subventions municipales, et l'hôtel Chantaco, dirigé par Bernard Marie, ancien député-maire de Biarritz.
    Ce volet de l'enquête a été abandonné, ont indiqué les avocats de Michèle Alliot-Marie.

Réaction du maire de Saint Jean

Le maire de St-Jean-de-Luz, Jean-François Irigoyen (LR), a jugé que cette affaire était de "l'histoire ancienne".

Depuis, les équipes ont changé. L'office du tourisme est maintenant géré par l'agglomération et non plus par la commune et le festival de cinéma", devenu le festival international du film de St-Jean-de-Luz, "a été repris en main par la mairie.

D'autres controverses à son encontre

    Ce n'est pas la première fois que l'ancienne ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy est inquiétée par la justice. Elle fait l'objet d'une enquête en tant qu'eurodéputée pour abus de confiance.

Rémunérations de collaborateurs : 
  Elle est soupçonnée, comme plusieurs de ses collègues de différentes formations politiques, de rémunérer avec des fonds européens des collaborateurs cumulant leur travail au parlement avec d'autres fonctions politiques.
    
Proximité avec le pouvoir tunisien
Abonnée aux postes régaliens entre 2002 et 2011 (Défense, Intérieur, Justice et Quai d'Orsay) sous deux présidences différentes, sa carrière politique nationale avait subi un soudain coup d'arrêt en plein printemps arabe.
En février 2011, le Canard enchaîné révèle que Mme Alliot-Marie a passé des vacances en Tunisie pendant le soulèvement anti Ben Ali, en voyageant avec le jet privé d'un ami réputé proche du régime de l'ex-président tunisien.
    
Le scandale emporte "MAM", qui avait pourtant jusqu'ici survécu à plusieurs tempêtes comme le fiasco de l'affaire Tarnac, du nom de ce groupe d'ultra-gauche un temps soupçonné de terrorisme sans preuves probantes.
    

   
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