L'ancienne ministre Michèle Alliot-Marie et maire de Saint-Jean-de-Luz, au Pays basque, a été condamnée par le tribunal correctionnel de Nanterre ce vendredi 6 septembre à une peine d'emprisonnement de six mois assortis intégralement de sursis, pour prise illégale d'intérêt entre 2010 et 2012. Ses avocats ont immédiatement annoncé qu'ils allaient faire appel.
C'est une mauvaise nouvelle pour cette figure de la droite. L’ancienne ministre de la Défense, de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères sous Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy est condamnée pour le versement de subventions à une association présidée par son père, lorsqu’elle était adjointe au maire de Saint-Jean-de-Luz. Une information judiciaire avait été ouverte en 2013.
Des versements municipaux à l'association de son père
Entre janvier 2010 et octobre 2012, l’association organisatrice du Festival des jeunes réalisateurs aurait enregistré sur son compte bancaire des flux créditeurs supérieurs à 260 000 euros, provenant notamment de l’office de tourisme, lui-même subventionné par la municipalité. Chaque année, l’association recevait 25 000 euros de la part de la mairie.
Entre 2009 et 2013, date de la dernière édition du Festival des jeunes réalisateurs, Michèle Alliot-Marie était adjointe au maire, en plus de ses fonctions de garde des Sceaux, puis de ministre des Affaires étrangères. Bernard Marie, président de l’association, est décédé en 2015.
Ses avocats font appel
"Nous sommes en total désaccord avec cette décision", a réagi auprès de l'AFP Me Rémi Lorrain, l'un des avocats de Mme Alliot-Marie, qui assure que l'ex-ministre "a toujours agi dans l'intérêt de Saint-Jean-de-Luz et de la collectivité".
Me Christophe Ingrain, son autre conseil, a lui souligné que dans ses motivations, le tribunal "a indiqué qu'il n'y avait pas d'enrichissement personnel et qu'il s'agit d'une condamnation de principe, pour des faits très anciens".
En juillet, le parquet avait requis deux ans d'emprisonnement avec sursis contre l'ancienne ministre, des réquisitions jugées "excessives" par ses avocats. Le parquet avait également requis une amende de 50 000 euros et une inéligibilité pendant trois ans à l'encontre de l'ancienne députée.