Biarritz et Bayonne s'affronteront jeudi soir (20h45) pour un derby et pour la première fois de la saison, le stade Aguiléra de Biarritz, sera plein. Ce match particulier sera à d'enjeux.
Biarritz et Bayonne se retrouvent jeudi (20h45) à Aguilera dans un 107e derby à la saveur toujours particulière, même en Pro D2, six mois après le psychodrame qui a secoué le rugby basque avec ce projet de fusion avorté à défaut d'être enterré.Je crois que la fusion se fera naturellement. Mais je suis content qu'elle n'ait pas été faite car sinon je ne serais pas là. Et si on gagne, elle se fera encore plus facilement".
C'est avec le sourire en prime que Vincent Etcheto, le manageur arrivé au chevet de l'Aviron cet été de Bordeaux-Bègles, a résumé l'épineux dossier du rapprochement ayant tenu en haleine les pour et les contre durant plus d'un trimestre l'an dernier.
A coup de votes, de saillies verbales, de manifestations d'opposants, le combat a été rude, passionné. Mais à terme, plus ou moins long, et personne n'est dupe dans cette contrée où les clochers aiment à batailler souvent pour le folklore, les deux rivaux ne feront plus qu'un si les Basques veulent exister au plus haut niveau.C'est le sens de l'histoire, porté plutôt maladroitement par certains dirigeants au printemps dernier. " On sait qu'il sera très difficile d'exister économiquement pour deux clubs aussi proches l'un de l'autre ", analyse le flanker de l'Aviron Jean Monribot. " On a du mal à croire que les deux pourront survivre en Top 14 en cas de remontée ".
S'ils préfèrent garder chacun leur pré carré, le clivage a de beaux jours devant lui et les derbies à venir auront toujours le goût du piment, la médiatisation
nationale en moins.
estime Aretz Iguiniz, le pilier basque de Bayonne.S'il y avait eu fusion on serait peut-être premier, et on l'aurait très bien
vécu
" Ou inversement, on serait dernier. Malheureusement ou heureusement, je ne sais
pas, chacun continue aujourd'hui dans son club son chemin ".
Patte Etcheto, maux biarrots
Sept mois après la fin des pourparlers, c'est Bayonne qui a le mieux digéré cette arlésienne, en injectant un sang neuf à tous les étageset en s'appuyant sur des cadres tels Monribot ou Iguiniz justement.
Sa 3e place actuelle (qualifiable pour les demi-finales d'accession en Top 14) est une juste récompense du travail entrepris par Vincent Etcheto, dont le retour au bercail après son expérience à Bordeaux-Bègles a été bénéfique à tout point de vue.
" On sent bien que depuis le début de saison, Vincent a imprimé sa façon de manager, de jouer, à tout son effectif. Tu sens la patte Etcheto et ça leur réussit très bien", constate David Darricarrère, l'entraîneur des arrières biarrots.
Le BO, lui, a pris du retard durant l'intersaison, a dû gérer l'après Serge Blanco, puis une crise d'entraîneurs (Eddie O'Sullivan et Pierre Chadebech remerciés et remplacés). Il a souffert de tous les maux avant d'apercevoir une éclaircie fin octobre, lors de sa première victoire, après six défaites révélatrices.
" On sort d'un épisode compliqué, qui a été mieux géré par un club que l'autre, mieux digéré, avec des résultats probants à l'Aviron. Ils ont fait le nécessaire, et nous, on pioche un peu", souligne Darricarrère, arrivé au BO en septembre.
Mais un derby, qu'il soit en Top 14, en Fédérales ou en séries, ça se gagne. Passé tout près en novembre (défaite à Jean-Dauger 35-32), les Biarrots, qui visent avant tout le maintien, n'ont qu'une obsession: la victoire.
Car comme le dit son deuxième ligne norvégien Erik Lund, qui disputera son 10e derby, " celui qui gagne le dernier derby est le roi de la région. Et surtout, ça rend la vie plus facile quand on marche en ville".
Avant ce match Biarritz-Bayonne, Edmond Lataillade et Bertrand Joucla-Parker ont rencontré les demi de mélée des 2 clubs frères-ennemis, Guillaume Rouet et Maxime Lucu.
Les derbies Biarritz-Bayonne ont toujours une saveur particulière. Les figures montantes des 2 clubs, Maxime Lucu et Guillaume Rouet, se livrent avant la rencontre