Suite à l'affaire du jeune Soudanais hébergé à Faux-la-Montagne, plusieurs personnalités, élus et habitants du Limousin, ont cosigné une tribune publiée sur le blog de Mediapart, où ils dénoncent le traitement infligé aux réfugiés et annoncent qu'ils s'opposeront aux futures expulsions.
Une tribune, publiée mercredi 26 juillet sur le blog d'information de Mediapart et signée par 130 personnalités, élus et habitants de la Corrèze, dénonce les expulsions de migrants.Les signataires s'opposeront aux OQTF
Le texte, où figurent parmi les signataires, l'écrivain corrézien Pierre Bergougnioux, le paysagiste et auteur Gilles Clément, ou encore le cinéaste Jean-Louis Comolli, dénonce une dégradation de la politique d'asile mise en place par l'Etat. Tous se disent prêt à empêcher les Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) émises par les préfectures de Corrèze, de Haute-Vienne et de Creuse.
Les signataires appellent ainsi "tout le monde, partout, à exercer ce droit de fraternité". Prenant pour exemple la solidarité qui s'était organisée autour du cas de Noordeen Essak, aujourd'hui toujours menacé d'expulsion et d'un retour au Soudan.
Noordeen Essak au centre de la tribune
Noordeen Essak, c'est ce jeune migrant de 21 ans qui était hébergé à Faux-la-Montagne depuis décembre 2017 par un habitant de la commune. Menacé d'expulsion, il s'était rendu de lui-même à une convocation de la gendarmerie de Felletin le 9 juillet 2018. Des heurts avaient alors éclaté entre les forces et l'ordre des manifestants venus empêcher son départ, donnant lieu à des scènes inhabituelles pour la région, de jets de gaz lacrymogène.Le jeune Soudanais s'était très bien intégré à la vie de la petite commune de Creuse et avait tissé des liens avec les habitants. Pendant la confrontation avec les gendarmes, Noordeen Essak avait été exfiltré et envoyé dans un centre de rétention en région parisienne.
Il a finalement été relâché avant de saisir le Tribunal administratif de Limoges. Quelques minutes avant l'audience qui devait avoir lieu le 23 juillet 2018, la préfecture de Creuse, jusqu'alors opposée à ce que Noordeen Essak fasse sa demande d'asile en France, l'avait finalement autorisée.
Un revirement de dernière minute que beaucoup ont dénoncé, pointant du doigt une décision inadaptée que les instances parisiennes n'auraient pas manqué de relever. Noordeen Essak, lui, doit déposer sa demande d'asile en France et reste dans l'attente.