Plus de 2 000 personnes ont manifesté samedi à Hendaye, pour défendre les écoles en langue basque, les ikastolas, suite aux mises en garde de la préfecture contre un projet de construction financé par la municipalité.
"Il y a 20 ans la commune avait financé la construction d'une ikastola et ça n'avait pas posé de problème. Vingt ans après on nous ressort la vieille loi Falloux, on ne comprend plus", selon Jean-Baptise Sallaberry, maire d'Hendaye,
Le 17 janvier dernier par Patrick Dallennes le sous-préfet de Bayonne, adresse un courrier au maire d'Hendaye lui annonçant qui entend faire subventionner à hauteur de 2,2 millions d'euros la seconde ikastola de la commune.
Dans ce courrier, dont l'AFP a obtenu copie, le sous-préfet rappelle que "les ikastolas, malgré leur caractère non confessionnel, constituent des établissements d'enseignement privé sous contrat soumis aux dispositions de la loi Falloux". En conséquence, "les subventions d'investissement ainsi que les mises à disposition de locaux du domaine public sont strictement interdites" et "la construction de bâtiments neufs (...) serait constitutive d'une illégalité".
Le maire d'Hendaye avait dans un premier temps reporté un vote soumis à délibération du conseil municipal pour ce financement. Samedi, il a indiqué qu'il comptait "faire voter la délibération" sans donner de date plus précise.
Si on applique cette loi Falloux "on ferme les 30 ikastolas puisque quasiment la totalité reçoivent des financements y compris des subventions d'investissement", a réagit le président de la fédération des ikastolas, Pascal Indo.
Avec le maire d'Hendaye ils demandent que soit "changée la loi Falloux" et mise en place "une vraie loi pour l'enseignement des langues régionales".
Derrière une banderole écrite en langue basque et portant l'inscription "l'Ikastola c'est l'école du peuple", ont défilé de nombreux élus de communes du Pays basque français ainsi que le vice-président PS du Conseil général, Kotte Ecenarro, mais également des élus du Pays basque
espagnol dont le maire de Saint-Sébastien.
Une délégation représentant les calendretas, les écoles en langue occitane, était également présente.