Après les masques, l'entreprise châtelleraudaise Plaxtil récupère désormais les cartables en partenariat avec une grande enseigne culturelle, afin de les régénérer sous forme d'objets du quotidien ou de les redonner à d'autres enfants dans le besoin.
La production d'un cartable en polyester a un poids environnemental important : pour seulement trois petits kilos, le cartable de votre enfant équivaut pourtant à 59 kilos de CO². De quoi réfléchir à deux fois avant de le changer chaque année... A défaut de le garder, vous pouvez quand même le recycler. C'est ce que propose l'entreprise Plaxtil en partenariat avec une grande enseigne culturelle. En un mois et demi, c'est 3 500 cartables qui sont déjà arrivés jusqu'à l'usine Plaxtil à Châtelleraut dans la Vienne. Depuis le 5 juin, les 110 magasins de Cultura en France métropolitaine sont mobilisés. L'objectif est de récupérer les vieux cartables de nos enfants pour leur donner une seconde vie.
"Les cartables sont, comme la plupart des matières textiles, conçus avec beaucoup de plastique. On a une nouvelle fois l’occasion de démontrer que l’utilisation et le démantèlement de pièces comme les cartables permettent la régénération de matière et donc la fabrication d’objets du quotidien qui sont eux-mêmes recyclables."
Jean-Marc Neveuco-fondateur de Plaxtil
Les clients de Cultura peuvent déposer deux cartables jusqu'au 3 septembre contre un bon d'achat de 10 euros. Acheminés jusqu'à l'usine, ils seront triés par des salariés en insertion d'Essaimons, la filiale de Plaxtil. Commence alors un long processus pour ces sacs à dos : ils seront délissés (libérés des morceaux métalliques), puis couponnés (démantelés en bouts de tissus) et enfin transformés en toutes petites billes plastiques. Équerres, règles, cintres ou coques de téléphone... cette matière sera valorisée sous la forme d'objets divers.
Du recyclage ... et de l'emploi solidaire
Pour Olivier Civil, le second co-fondateur de Plaxtil, cette économie circulaire est le futur de la réindustrialisation française. "On prend des déchets qui finissaient systématiquement enfouis ou incinérés. Là, on regénère de la matière tout en faisant travailler des personnes en insertion. On recrée de l'emploi et une économie alors même que cette industrie quittait la France il y a quelques années." Ce modèle, Plaxtil, qui n'en est pas à son coup d'essai, l'a déjà éprouvé. Depuis 2020, la société châtelleraudaise estime avoir recyclé 25 millions de masques chirurgicaux en objets multiples. Elle compte désormais une dizaine de salariés auxquels il faut ajouter une dizaine d'autres en emplois d'insertion au sein de Essaimons.
Il n'est pas seulement question de recyclage, mais aussi de réutilisation. Si les cartables sont en bon état, ils ne seront pas démantelés, mais directement donnés aux Restos du Coeur de la Vienne qui les redistribueront aux enfants dans le besoin. Pour Céline Chauvineau, responsable du magasin Cultura de Chasseneuil-du-Poitou (Vienne), c'est aussi une façon de lutter contre la baisse du pouvoir d'achat. "La question n’est pas d'aller cherche une rentabilité, c'est une question de valeurs. Un sac, c'est un budget important dans une famille à la rentrée." L'objectif est de récupérer 50 000 cartables d'ici au début de la rentrée.