L'entraîneur et driver ruffécois est décédé à l'âge de 62 ans ce lundi. Figure incontournable du monde de la course hippique, il avait connu son heure de gloire avec Galopin du Ravary, deuxième du prix d'Amérique en 2000.
Samedi dernier, Dominik Cordeau était bien sûr à l'hippodrome de Châtelaillon, près de La Rochelle pour les courses du premier mai. Il était venu avec quelques chevaux de son écurie et était accompagné de Sylvain Chavanel. Il y a un an, l'entraîneur avait mis le pied à l'étrier au coureur cycliste, lui aussi passionné de sulky. Par ailleurs, président de la société des courses d'Angoulême, il était également présent à la réunion de dimanche à La Tourette. Dans le milieu, le Ruffécois était connu de tous, apprécié surtout pour son professionalisme et sa gentillesse. L'annonce de son décès n'en est que plus brutale pour tous ceux qui le connaissaient.
"J’ai appris ça hier avec un propriétaire d’un de ses chevaux", nous explique Sylvain Chavanel, "j’étais sur mon vélo et, forcément, j’ai raccourci mon entraînement, je suis rentré direct à la maison. Je n’avais plus de pattes, plus de jambes. C’est tellement brutal, j’ai encore du mal à l’imaginer". Cela fait quelques mois que le cycliste avait entamé cette reconversion. "C’est lui qui a parrainé ma licence amateur. Si je peux courir aujourd’hui, c’est grâce à lui et Philippe Daugeard. On avait sympathisé et on se voyait régulièrement. J’adorais Dominik, c’était un gentil, toujours le sourire avec son regard perçant et ses yeux bleus. Je pense à sa compagne Sophie, à son fils et à tous ses proches".
Champagné-Saint-Hilaire est en deuil
Stupéfaction aussi bien sûr dans la commune de Champagné-Saint-Hilaire dans le sud de la Vienne. C'est là qu'à la fin des années 90, l'entraîneur avait racheté les anciennes écuries du baron de Rothschild. Le haras s'étend sur plus de cinquante hectares avec cinquante boxes et une piste d'entraînement de 900 m. "Il y a cinq ans, il avait mis l’écurie en vente", se souvient Gilles Bosseboeuf, le maire de la commune, "il voulait trouver une structure plus petite, mais il avait ensuite changé d’avis. En tant que maire, j’ai vu qu’il y avait un regain d’activité dans le haras ces dernières années. Il avait même racheté la propriété du XIIIème siècle du haras qu’il était en train de rénover. A Champagné, on est en deuil. C’était un homme de cœur et je suis très affecté".
"On ne pouvait jamais se fâcher avec lui"
Si les turfistes avaient souvent parier ces dernières années sur Arzel de Gournay ou sur son protégé Aribo Mix, le nom de l'entraîneur sera pour toujours attaché à celui de Galopin du Ravary. Le 30 janvier 2000, le driver finissait deuxième du prestigieux Prix d'Amérique derrière Général du Pommeau. "On était ensemble samedi. Il était en pleine forme. Je connais la famille Cordeau depuis toujours puisqu’on a le même âge", nous déclare Bertrand Rivière, président de l'hippodrome de Châtelaillon, "on ne pouvait jamais se fâcher avec lui. On n’était pas toujours d’accord, mais il avait une façon de faire qui faisait qu’on arrivait toujours à s’arranger. C’était un garçon qui était doué et qui a eu beaucoup de résultats en course. On est tous très peiné, on tombe de haut. On est toute une bande et on a du mal à le concevoir".
Dominik Cordeau avait 1900 victoires de course en tant qu'entaîneur à son palmarès et 1.200 en tant que driver. Son fils Julian, installé en Suède, a également entamé une carrière dans le monde du hippisme.