Les révélations sur l’abbé Pierre, accusé de violences sexuelles, suscitent le trouble et le questionnement autour de tout ce qui porte son nom : des établissements scolaires, un rond-point et bien sûr les communautés Emmaüs fondées par le prêtre dans les années 50.
Naintré est une commune de la Vienne de 5 900 habitants. Au centre du village, un rond-point porte le nom de l’abbé Pierre avec une statue à son effigie en son centre.
Le nom abbé Pierre ne sonne plus pour moi comme quelqu’un d’honorable.
Christian MichaudMaire sans étiquette de Naintré (86)
Suite aux révélations accusant le prêtre, décédé il y a 17 ans, de violences sexuelles, la question du devenir de cette statue est posée. Christian Michaud est le maire sans étiquette de Naintré : " Le nom abbé Pierre, ça ne sonne plus pour moi comme quelqu’un d’honorable, ça ne sonne plus comme quelqu’un qu’on peut mettre en haut de l’affiche. Il faut absolument condamner, et la décision qui sera prise devra être une condamnation. Après, il y a l’œuvre qui est respectable, toujours pertinente, qui mérite d’être soutenue, de rester vivante. Et ça, c’est à l’association (NDLR : Emmaüs) de décider ce qu’il faut faire. "
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Le conseil municipal de Naintré doit se réunir le 17 septembre et débattre de deux questions : Faut-il débaptiser ce rond-point ? Faut-il conserver cette statue ? Le nom du rond-point relève de la responsabilité de la municipalité, mais pour le devenir de la statue, il faudra consulter l’artiste et Emmaüs.
Un collège au nom de l'Abbé Pierre
Autre exemple au collège privé Abbé-Pierre de Nueil-les-Aubiers, dans les Deux-Sèvres, où on nous affirme prendre la question très au sérieux. Un éventuel changement de nom de l’établissement fera prochainement l’objet d’une réunion avec l’ensemble de la communauté pédagogique.
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Il est évident aujourd’hui qu’il avait une part d’ombre et il va falloir apprendre à vivre avec.
Laurent GuinebretièreResponsable communauté Emmaüs de Poitiers
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Du côté de la communauté Emmaüs de Poitiers, c’est le trouble qui domine. Son responsable, Laurent Guinebretière, tente de faire la part des choses : « C’est compliqué à vivre pour nous à propos d’une personne qui a été pendant très longtemps la personne préférée des Français. Il est évident aujourd’hui qu’il avait une part d’ombre et il va falloir apprendre à vivre avec. Il reste le fondateur d’Emmaüs, ce n’est pas un saint et il a posé des actes condamnables. Beaucoup d’entre nous savent que la rencontre avec Emmaüs a été fondamentale pour leur vie. On continuera à cultiver ces valeurs-là et on continuera avec le reste comme on pourra. »
Si Laurent Guinebretière appelle à prendre un peu de recul, au niveau national, les responsables de la Fondation Abbé Pierre souhaitent un changement de nom de leur structure.
