"Ce qui est ramassé ne pourrira pas" : les vendanges dans le Haut-Poitou, une saison mi-figue, mi-raisin

Vendanger sous la pluie, c'est loin d'être idéal mais ça permet de limiter les dégâts. Dans le Haut-Poitou, les viticulteurs ont commencé la récolte du raisin, même si le manque de soleil a empêché sa complète maturité.

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Avec le manque d’ensoleillement cet été, le raisin n’est pas totalement à maturité dans les vignes du Haut-Poitou.

On a de la pourriture qui commence à arriver, il est plus que temps de vendanger.

Marc Vincent

Ouvrier agricole

Mais certains viticulteurs ont toutefois décidé de vendanger maintenant pour éviter que la pluie et les températures assez basses n’endommagent la récolte.

Marc Vincent est ouvrier agricole à Maisonneuve, dans la Vienne : « On a de la pourriture qui commence à arriver. Le raisin n’est pas forcément mûr à point, mais avec les températures qu’on a et la pluie, il est plus que temps de vendanger. On a des collègues qui ont pris la grêle le week-end dernier, alors, on n’a pas à se plaindre, on est passé à côté. »

⇒ À LIRE AUSSI : Orage de grêle dans la Vienne : les agriculteurs face aux dégâts, "tout va tomber par terre, les oiseaux seront contents"

Ce qui est ramassé ne pourrira pas. On fera des vins peu alcoolisés, ce qui correspond à la demande de la clientèle.

Philippe Rolland

Viticulteur à Maisonneuve (86)

Ici, on ne compte plus sur le soleil pour une meilleure maturité du raisin et on préfère vendanger sous la pluie pour éviter la pourriture des grappes. Philippe Rolland est viticulteur à Maisonneuve, dans la Vienne : « Ce qui nous amène à vendanger, c’est ce temps humide et froid. Le raisin risque de ne plus prendre de degrés, on n’a rien à y gagner. Ce qui est ramassé ne pourrira pas. On fera des vins peu alcoolisés, ce qui correspond à la demande de la clientèle. »

Reportage de Clément Massé et de Guillaume Fautrat :

durée de la vidéo : 00h01mn32s
Pour éviter que le raisin ne pourrisse, les viticulteurs du Haut-Poitou ont commencé les vendanges. ©France télévisions
Avec des volumes trop insuffisants en cépage Chardonnay, Philippe Rolland estime qu’il va perdre entre 3 et 4 000 euros par hectare. Il compte toutefois sur le cépage Sauvignon pour tirer son épingle du jeu : « Les prix sont à la baisse au niveau négoce (correspond au vin vendu en vrac, ndlr). Donc, si on a du rendement, on rentrera dans les frais. À l'inverse, si on a peu de rendement, on sera effectivement déficitaire sur chaque hectare de vigne. Sur le Sauvignon, je serai bénéficiaire, mais sur le Chardonnay, je perds de l’argent. Heureusement, j’ai plus de Sauvignon que de Chardonnay. »

Sur le Sauvignon, je serai bénéficiaire mais sur le Chardonnay, je perds de l’argent.

Philippe Rolland

Viticulteur à Maisonneuve (86)

Philippe Rolland espère un millésime de bonne qualité, un vin plutôt minéral, peu alcoolisé qui peut séduire les jeunes. Ça tombe bien, c’est une clientèle perdue au profit de la bière qu’il faut reconquérir !

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