Le frère de Tiphaine Véron, Damien, revient du Japon avec des nouvelles encourageantes : les Japonais commencent à remettre en cause la piste accidentelle. Parallèlement, avec l’arrivée de l’avocate Corinne Herrmann, la possibilité que le dossier soit porté au pôle judiciaire national des "cold cases" de Nanterre redonne de l’espoir.
À la librairie-café Aux Bavardages à Poitiers, les proches de Tiphaine Véron se réunissent. L’assemblée générale de l’association Unis pour Tiphaine est l’occasion de faire un point sur l’avancée du dossier de la Poitevine disparue en juillet 2018 à Nikko au Japon. Si la décision du 3 juillet 2022 par le juge d'instruction de Poitiers, mettant fin aux investigations, faisait craindre un non-lieu, l’arrivée de Me Corinne Herrmann, spécialisée dans les disparitions, fait renaître l’optimisme. Avec en perspective, l’espoir que le pôle judiciaire national dédié aux "cold cases" de Nanterre, reprenne le dossier.
Un nouvel espoir
Le café poitevin a fait le plein. À l’intérieur, des proches de Tiphaine Véron, des membres de l’association Unis pour Tiphaine et même le député Sacha Houlié écoutent Damien Véron, de retour du Japon et Me Corinne Herrmann, qui vient de reprendre le dossier. Depuis juillet dernier, l'inquiétude est présente : la possibilité que l’affaire soit un jour résolue est remise en cause. "Ce qui nous a manqué, c’est que lorsque le juge d’instruction de Poitiers a eu la possibilité d’aller au Japon, il n’y a pas été, déplore Damien Véron. Effectivement, à ce moment-là, on commençait un petit peu à désespérer en se disant que la Justice n’allait pas être à la hauteur."
Aujourd'hui, il recommence à y croire en espérant que le pôle "cold case" de Nanterre - créé en mars 2022 - puisse reprendre le dossier de la disparition de sa sœur. "L’arrivée de ce pôle est une vraie opportunité pour ce dossier, déclare Me Corinne Herrmann qui a, elle-même participé à sa création. C’était nécessaire pour toute une série de dossiers en France qui nécessitent des moyens plus importants et des juges qui peuvent rester en poste longtemps et ainsi travailler au long cours."
Rien n’est gagné d’avance pour autant, comme l’affirme l’avocate, qui précise que faire accepter un dossier par le pôle "cold case" de Nanterre n’est pas une mince affaire. Une soixantaine d’affaires non élucidées est déjà entre les mains des magistrats de Nanterre. "C’est trop tôt pour qu’on puisse se réjouir de quoi que ce soit. Je viens d’arriver sur ce dossier, il y a un travail à faire et des investigations à relancer", prévient Corinne Herrmann.
"Les Japonais s'interrogent"
De son côté, Damien Véron, après avoir passé 1 mois au Japon, revient avec des signaux encourageants. Si encore aujourd’hui la police locale de Nikko au Japon reste sur une piste accidentelle, le reste de la société japonaise commence à en douter. "J’ai pu voir que les journalistes japonais et les Japonais eux-mêmes commencent à s’interroger, assure le frère de Tiphaine Véron. Pour eux, la piste accidentelle est finalement peu probable, ils aimeraient que la piste criminelle soit explorée. C’est intéressant de voir qu’on a ce soutien des Japonais."
Pour les proches de Tiphaine Véron, son frère en tête, pas question d’abandonner. Malgré la longueur des procédures à venir, Damien Véron y croit toujours : "Tant qu’il y a des portes ouvertes, j’ai bon espoir qu’on puisse retrouver Tiphaine."