La famille de la jeune Poitevine disparue en juillet 2018 au Japon appelait aujourd'hui à un rassemblement devant le palais de justice de Poitiers. La juge d'instruction en charge du dossier refuse de se déplacer à Nikko.
Toucher la juge d'instruction et la convaincre de revoir sa position. C'était le sens de ce rassemblement symbolique mais important pour la famille de Tiphaine Véron qui souhaitait montrer sa détermination et le soutien important dont elle bénéficie dans la population.
"Nous sommes désespérés" explique Anne Désert qui se bat depuis près de quatre ans pour savoir ce qui est arrivé à sa fille, mystérieusement disparue durant un séjour à Nikko le 29 juillet 2018. "La juge d'instruction nous a signifié par lettre recommandée qu'elle ne souhaitait pas se rendre au Japon. Or il n'y a qu'elle qui a le pouvoir de tout débloquer et d'obtenir des réponses que nous n'obtenons pas par le biais d'Interpol."
À ce vibrant appel, une soixantaine de personnes ont répondu. Des amis et des membres de la famille de la Poitevine, mais aussi des habitants "concernés" qui se sont réunis au pied des marches du palais de justice de Poitiers.
"J'ai des enfants de l'âge de Tiphaine et je me sens concernée par cette histoire" raconte l'une des participantes, "je me dis que si j'étais dans ce cas-là, j'aimerais bien que les personnes se mobilisent pour m'aider à trouver une issue."
Présent également ce samedi, Damien le frère de Tiphaine Véron. Il compte retourner prochainement au Japon pour obtenir des réponses, idéalement avec un juge, "elle ou un(e) autre". "De nos précédents séjours là-bas, nous avons appris beaucoup sur le sens du protocole local" argumente-t-il. "Un canal Interpol a été mis en place mais ils ne répondent pas. Or, si le juge se déplace au Japon, il peut obtenir beaucoup de choses. "
Depuis 2018, la famille Véron est confrontée à un dilemme : mettre la pression sur les enquêteurs tout en évitant de se les mettre à dos. En début de semaine, elle a rendu publique une longue lettre envoyée au juge d'instruction. Dans ce courrier de quatre pages qu'ils ont lu aux personnes présentes, les proches de la Poitevine écrivaient notamment : "Nous avons appris par notre avocate que nous vous avions vexée en appelant à l’aide nos élus et le président de la République. Pardonnez nos maladresses. Dans notre calvaire, nous tremblons que les acteurs se désinvestissent à cause de ce que nous pourrions dire ou faire."