Don du sang. "Si ça continue comme ça, on va désertifier nos communes". Les baisses de collectes provoquent un vent de fronde

Plus d'un mois après la rentrée, les collectes pour le don de sang font l'objet de profondes crispations dans la Vienne. Des baisses de collectes annoncées l'année prochaine alors qu'en parallèle, les appels aux dons se multiplient.

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Le sujet suscite colères et interrogations. L'Établissement Français du Sang de la Vienne (EFS) accélère sa campagne de sensibilisation pour le don du sang. Au même moment, l'instance annonce la suppression de certaines collectes mobiles pour l'année prochaine.

En ligne de mire : rentabiliser les effectifs et faire des économies à l'heure où l'inflation semble à son paroxysme.

"Si ça continue comme ça, on va désertifier nos communes"

Hier encore, indignation générale lors d'un congrés- de l'union départementale pour le don de sang bénévole de la Vienne. Son président, Christian Diot, a dénoncé les annulations des collectes mobiles devant trois membres de l'Établissement Français du Sang (EFS). "Depuis 2019, 30 % des collectes ont déjà été supprimées", s'inquiète-t-il. "Si ça continue comme ça, on va désertifier nos communes".

Une inquiétude qui fait écho à celle d'Availles-Limouzine. Dans cette commune de 1 200 habitants, une collecte mobile avait été annulée la vieille, le 5 octobre. "Nous n'avons pas eu d'explication. Un simple SMS pour nous prévenir que la collecte était annulée", se plaint Florence Colin, présidente des donneurs de sang bénévoles d'Availles-Limouzine. "Puis ça n'est pas la première fois que ça arrive... La moindre des choses aurait été de nous donner un motif".

Ce jour-là, une trentaine de donneurs s'étaient portés volontaire à l'image de Germaine Longeville. "On va devoir prendre sa voiture maintenant pour aller donner son sang ? On se moque de nous...", regrette cette habitante.

L'EFS plaide pour une approche plus stratégique

À l'Établissement Français du Sang (EFS), les responsables locaux rivalisent d'arguments pour justifier ces baisses de collectes. La raison est d'abord financière : "Organiser une collecte mobile, c'est faire déplacer sept personnes de notre équipe dans une commune. Dans certains cas, on s'est rendu compte qu'il n'y avait pas assez de donneurs et clairement, ce n'est pas rentable", admet Mélanie Chesnais, responsable de l'EFS de la Vienne. Sans oublier les difficultés de recrutement, et la hausse des salaires du personnel qui impactent économiquement la structure.

Pour pallier ces problématiques, l'EFS plaide pour une approche plus stratégique. "L'objectif est de mutualiser les communes lors d'un passage et d'avoir plus de donneurs sur les listes. Nous sommes en train d'analyser le taux de générosité des communes pour se déplacer là où ça vaut le coup", surenchérit Mélanie Chesnais.

Dans une dizaine de communes, les horaires de passages seront aussi réaménagés. Les collectes mobiles seront finalement ouvertes de 16h à 19h avec davantage de personnels et donc plus de créneaux en fin de journée.

Pour l'heure, l'EFS n'a pas encore souhaité communiquer le nom des communes concernées par ces suppressions de collectes mobiles.

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