Jean-Pierre Raffarin, ancien sénateur de la Vienne et ancien Premier ministre a affirmé sur l'antenne de RTL et LCI sa "sympathie" pour Emmanuel Macron, dont il se sent plus proche sur le sujet de l'Europe que de celui des Républicains. Il se dit favorable à "l'idée de coalition".
Jean-Pierre Raffarin a déclaré lors de l'émission Le Grand Jury de RTL et LCI qu'il "déciderait" s'il reste au sein des Républicains en fonction de la position du parti sur l'Europe, en ajoutant être "aujourd'hui plus près du projet de Macron". L'ancien sénateur de la Vienne et ancien Premier ministre explique qu'il attend "la position des Républicains sur l'Europe" avant de décider de son maintien au sein de la formation présidée par Laurent Wauquiez. Il a précisé être aujourd'hui "à jour de cotisation" du parti Les Républicains.
Jean-Pierre Raffarin s'est dit favorable à "l'idée de coalition" et veut choisir "le mieux européen, le mieux incarné".
"Je vois sur le dossier européen une remise en cause (de la part de LR) qui me paraît extrêmement dangereuse", a attaqué M. Raffarin, en considérant que "Laurent Wauquiez ne cherche pas vraiment à créer le rassemblement"."Si je regarde le projet aujourd'hui, je suis plus près du projet de Macron", a-t-il conclu.
Sur la question d'un soutien au chef de l'État, Jean-Pierre Raffarin a déclaré : "Voyez une sympathie" "Sur l'Europe, on est d'accord. Reste à savoir comment on va construire ce travail de réforme de l'Europe, et avec quels alliés".
Réduire le mandat des députés à quatre ans
Lors de cette émission du Grand jury sur RTL et LCI, l'ancien Premier ministre, qui n'a plus aujourd'hui de mandat électif, a proposé de faire passer le mandat des députés de cinq à quatre ans, afin de "déconnecter le mandat présidentiel du mandat législatif", lors
"À ce moment-là, mettons le mandat des députés à quatre ans et mettons le (mandat du) Président toujours à cinq ans, ce qui fait qu'on aura un député qui ne sera pas élu par le Président mais qui aura une autre logique", a-t-il prôné, en se disant par ailleurs attaché au bicamérisme et à la fonction de Premier ministre."Aujourd'hui, on conteste les députés, souvent parce qu'ils sont élus pratiquement en même temps que le président de la République", a-t-il fait observer.
"La solitude d'Emmanuel Macron est problématique"
A propos de la crise des "gilets jaunes", l'ex-patron de la région Poitou-Charentes a considéré qu'il s'agissait désormais d'"une crise politique" et qu'"il fa(llait) repenser notre organisation politique"."Je pense qu'il y a deux solutions: soit un paquet législatif majeur, soit un référendum avec plusieurs volets", notamment "un volet institutionnel" concernant "le nombre de parlementaires, la nature de l'élection, la durée des mandats et un certain nombre de choses pour re-crédibiliser et re-légitimer notre vivre-ensemble", un volet "social" et un volet "décentralisation".
"On voit bien que tout est concentré sur le Président: il ne s'en tirera pas tout seul", a encore considéré Jean-Pierre Raffarin qui a ajouté que selon lui, le gouvernement ne protège pas suffisamment le président."La solitude d'Emmanuel Macron est problématique" a-t-il affirmé.